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Les articles scientifiques aussi sont faillibles

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Il faut accorder une confiance mesurée à un article scientifique seul, l’affaire de l'étude publiée par le «Lancet» est là pour le rappeler. Le savoir se construit plus souvent par l’addition patiente des études que par une percée soudaine.
(Photo Jaturon Ruaysoongnern. Getty Images)
publié le 16 juin 2020 à 6h39
(mis à jour le 16 juin 2020 à 12h43)

Un article scientifique seul ne suffit pas à soutenir une argumentation. D’ailleurs des articles de presse écrite «selon une étude scientifique» et aux affirmations contradictoires sont légion. Pourquoi ? Parce que la recherche en cours est hésitante et qu’il est nécessaire de s’intéresser au contexte.

«Il n'existe pas de présomption de fiabilité des articles scientifiques. Leur fiabilité doit se démontrer. Et nous savons que les systèmes d'évaluation des grandes revues payantes ne sont pas sans failles», explique l'épistémologue Léo Coutellec.

Reproductibilité

En science, le principe de reproductibilité est important. Un résultat est d'autant plus solide qu'il est reproduit par différentes équipes. Aussi, baser son propos sur une étude scientifique unique n'est pas suffisant. «Un résultat doit être confronté à l'état de l'art de la discipline. Il n'est pas isolable de la structure des connaissances du champ dont il est issu», rappelle le philosophe des sciences Cédric Brun.

Tous les articles scientifiques ne sont pas fiables, les 1 900 articles retirés en 2018 repérés par le blog Retractation Watch sont là pour le rappeler. Et même sans parler des fraudes, une étude peut explorer une fausse piste et être démentie par la suite par d’autr