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Deux trous noirs battent le record de la fusion «la plus massive» jamais détectée

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Une onde gravitationnelle détectée en mai 2019 a permis aux astrophysiciens d'assister à la fusion de deux trous noirs particulièrement imposants et à la naissance inédite de leur rejeton, un rare et méconnu «trou noir intermédiaire».
Simulation d'une fusion de trous noirs émettant des ondes gravitationnelles. (Image Fischer, Pfeiffer, Buonanno (Max Planck Institute Gravitational Physics), SXS collaboration)
publié le 2 septembre 2020 à 17h27

Ce qu'il y a de magique avec les ondes gravitationnelles, c'est la richesse des informations qu'elles transportent avec elles à travers l'univers, et qu'on peut leur soutirer en prêtant une oreille attentive. L'une des dernières ondes que l'on a détectées, par exemple, a été émise (comme beaucoup d'autres) par la collision de deux trous noirs. L'un des trous noirs «pesait» l'équivalent de 66 soleils, et l'autre, qui faisait 85 masses solaires, provenait d'une paire d'étoiles accouplées. En fusionnant, les deux trous noirs ont donné naissance à un nouveau trou noir de 142 masses solaires. On a calculé tout ça d'après le minuscule signal capté par Ligo et Virgo, les deux interféromètres géants installés aux Etats-Unis et en Italie, le 21 mai 2019. Et après des mois de vérification, le verdict enthousiasme les astrophysiciens : cette fusion de trous noirs est l'événement «le plus massif et le plus lointain jamais observé par les ondes gravitationnelles».

Il faut dire que l'histoire des ondes gravitationnelles est encore jeune – cela fait cinq ans qu'on arrive à les entendre – et que les records sont donc faciles à battre. «Malgré sa durée très brève, on a pu faire correspondre ce signal au modèle attendu pour une fusion de trous noirs, tel que prédit par la théorie de la relativité générale d'Einstein», rapporte Alessandra Buonanno, directrice de l'Institut Max-Planck de