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Pérou

Dans le désert de Nazca, l’IA a permis de découvrir 300 nouveaux géoglyphes en six mois, soit presque autant qu’en un siècle

Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Des scientifiques japonais se sont aidés de l’intelligence artificielle pour identifier les mystérieux motifs immémoriaux à moitié enfouis dans la poussière du désert péruvien.
Cette image diffusée par l'université de Yamagata montre l'un des 303 nouveaux géoglyphes découverts au Pérou par des scientifiques de l'université japonaise de Yamagata. (HANDOUT/AFP)
publié le 24 septembre 2024 à 11h24

En l’espace d’un siècle, 430 de ces motifs tracés à même le sol il y a deux millénaires avaient été découverts dans le désert de Nazca, au Pérou. Mais grâce à l’aide de l’IA, 300 nouveaux géoglyphes ont été identifiés en six mois seulement par une équipe de scientifiques japonais, d’après une étude publiée lundi 23 septembre dans la revue de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

L’utilisation de l’intelligence artificielle a permis «de cartographier la distribution des géoglyphes d’une manière plus rapide et plus précise», a expliqué l’archéologue Masato Sakai, de l’université de Yamagata, en présentant les résultats de l’étude lors d’une conférence de presse à l’ambassade du Japon à Lima. Selon l’article, «la recherche accélérée par l’IA a permis d’identifier 303 nouveaux géoglyphes en six mois de travail sur le terrain» seulement, via des analyses «d’une grande quantité d’images géospatiales produites par des avions». Les lignes, et les motifs représentés, sont souvent en partie enfouis dans la poussière et les cailloux. «La méthode d’étude traditionnelle, qui consistait à identifier visuellement les géoglyphes à partir d’images à haute résolution de cette vaste zone, était lente et comportait le risque d’en omettre certains», a relaté le scientifique.

«Cela représente une multiplication par 16 du taux de découverte grâce à l’IA» et montre à quel point cette technologie accélère les découvertes dans des domaines tels que l’archéologie, note l’article de la revue scientifique américaine.

L’étude rappelle que la découverte des 430 géoglyphes de Nazca connus avant cette découverte avait pris près d’un siècle. Les premiers géoglyphes ont été découverts en 1927, alors que la civilisation vivant à Nazca a occupé la région de 200 à 700 après Jésus-Christ.

Datant d’environ deux millénaires, les célèbres lignes de Nazca, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, représentent des figures géométriques et des silhouettes d’animaux qui ne peuvent être vues que du ciel. Leur signification pour les personnes les ayant tracées demeure une énigme, certains chercheurs y voyant la représentation d’un observatoire astronomique, et d’autres un calendrier.