Menu
Libération
Vu du «Washington Post»

Des scientifiques dévoilent la véritable histoire des victimes de Pompéi figées sous les cendres

Article réservé aux abonnés
Une étude récente de l’ADN fossile, publiée dans «Current Biology», remet en cause certaines interprétations des scènes de vie figées par la catastrophe en 79 après J-C, bouleversant notre compréhension de la société pompéienne.
Un moulage des victimes du Vésuve exposé au Macellum de Campanie, dans la baie de Naples. (Francis Cormon/Hemis.AFP)
publié le 10 novembre 2024 à 19h47

Les moulages de Pompéi, réalisés à partir des empreintes laissées dans les cendres par les corps décomposés, ont longtemps donné forme humaine à l’une des catastrophes naturelles les plus tragiques de l’histoire antique. Parmi ces moulages, celui d’une famille de quatre personnes – une mère tenant un enfant sur sa hanche – et celui de deux sœurs dans une étreinte éternelle ont inspiré une profonde émotion. Pourtant, une étude scientifique publiée jeudi 7 novembre dans Current Biology révèle que ces interprétations largement admises sont erronées.

Les chercheurs ont découvert que le groupe de quatre personnes, supposé former une famille, était en réalité composé de quatre hommes sans lien de parenté. L’un des deux individus pris dans une étreinte, identifié jusque-là comme une sœur, est en réalité un homme. Les scientifiques ont analysé l’ADN fossile extrait des restes squelettiques et reconstitué des fragments d’identité de cinq personnes, réécrivant ainsi l’histoire de leurs liens familiaux et de leur parcours.

L’analyse de leur origine a permis aux chercheurs de conclure que ces individus étaient probablement des migrants venus de la Méditerranée orientale ou d’Afrique du Nord, apportant un nouvel éclairage sur les mouvements migratoires de l’époque. «Cela montre à quel point ces événements restent méconnus», explique David Reich, généticien spécialisé en ADN fossile à l’université Harvard et coresponsable de l’étude. «Ce nouvel outil scientifique révèle des