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Denver

L’ancêtre du diplodocus pesait 18 kilos : l’un des plus anciens dinosaures du monde découvert dans la Cordillère des Andes

Le «Huayracursor jaguensis», 230 millions d’années au compteur, a été retrouvé à 3000 mètres d’altitude, en Argentine. La découverte de ce fossile poids plume annonce, paradoxalement, le gigantisme de ses descendants.

Le squelette quasi-complet du «Huayracursor jaguensis» dans le laboratoire de paléonthologie d'Anillaco, en Argentine, le 10 octobre. (CONICET PRESS OFFICE/AFP)
Publié le 16/10/2025 à 10h18

Dans la cordillère des Andes, dans la zone archéologique de Quebarada Santo Domingo, des scientifiques argentins ont découvert le squelette presque complet d’une nouvelle espèce de dinosaure qui a vécu il y a environ 230 millions d’années, soit l’un des plus anciens du monde, a annoncé mercredi l’institut Conicet.

Le squelette de cette espèce au long cou, baptisée Huayracursor jaguensis, a été découvert à 3 000 mètres d’altitude dans la province argentine de La Rioja (Nord-Ouest), par une équipe paléontologique du Conicet, l’institut public de recherche argentin. La découverte a été publiée dans la revue spécialisée Nature.

L’espèce a vécu à la fin du Trias, période géologique à laquelle sont apparus les premiers dinosaures et les ancêtres des mammifères, ont indiqué les chercheurs dans un communiqué.

L’équivalent d’un gros chien

«Nous estimons que le Huayracursor doit avoir entre 230 et 225 millions d’années, ce qui en fait l’un des plus anciens dinosaures au monde», a expliqué Agustin Martinelli, l’un des auteurs de l’article.

L’espèce découverte fait partie des sauropodomorphes, ancêtres des sauropodes (dont sont issus les diplodocus et les brachiosaures), une lignée de dinosaures herbivores qui comprend les géants à long cou. Les chercheurs précisent qu’un individu adulte mesurait environ deux mètres et pesait environ 18 kilos, soit l’équivalent d’un chien. Selon Nature, le spécimen «présente un allongement naissant de ses vertèbres cervicales, ce qui représente un état intermédiaire en termes de taille et d’allongement cervical entre les sauropodomorphes connus du Carnien et du Norien», ajoutant : «Cette découverte fournit l’une des plus anciennes preuves de l’augmentation de la masse corporelle et de l’allongement du cou chez les premiers sauropodomorphes». En somme, malgré ses dimensions modestes, il y a là les prémisses d’une augmentation de la masse corporelle et de l’élongation du cou de ces dinosaures, préfigurant le gigantisme de ces descendants.

Le squelette retrouvé est constitué d’une partie du crâne, d’une colonne vertébrale complète jusqu’à la queue et des membres antérieurs et postérieurs pratiquement entiers.

Les auteurs de l’article estiment que ce fossile deviendra une référence pour l’étude de l’évolution des dinosaures, grâce à son caractère quasiment complet.