Une pièce de 27 mètres de long et 6 mètres de large, une hauteur sous plafond de 3 mètres environ, 24 pierres dressées à la verticale pour former les murs extérieurs, 3 piliers centraux… Le dolmen de Menga, en Andalousie dans le sud de l’Espagne, est un chef-d’œuvre de l’architecture néolithique et un site archéologique incontournable, inscrit au patrimoine mondial au même titre que le site de Stonehenge au Royaume-Uni. Plus les archéologues l’étudient depuis les années 1840, et plus on comprend l’étendue des compétences scientifiques – en géologie, en géométrie, en physique – qu’il fallait maîtriser pour bâtir un tel monument quatre mille ans avant notre ère.
«Nos résultats montrent que Menga est un exemple unique de génie créatif et de science précoce au sein des sociétés néolithiques», estiment José Antonio Lozano Rodríguez et son équipe dans une nouvelle étude, publiée cette semaine dans la revue Science Advances. Menga «a été conçu comme un projet d’ingénierie complètement original, sans précédent connu sur la péninsule ibérique.» Les neuf archéologues espagnols coauteurs de l’étude ont essayé de comprendre précisément comment l’édifice funéraire a été bâti, en disséquant jusqu’à l’angle de chacune des pierres dressées et la profondeur des fondations. Un travail global qui permet d’avoir une vision nouvelle du projet architectural : «Comme la plupart des mégalithes, M