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Paléontologie

Une «autoroute de dinosaures» découverte au Royaume-Uni

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Un ouvrier a découvert par hasard de premières traces de pas de dinosaures, dans l’Oxfordshire, en juin dernier, avant que des chercheurs des universités d’Oxford et de Birmingham ne lancent des fouilles. Il pourrait s’agir d’un des plus grands sites d’empreintes au monde.
Des travaux en cours lors de la mise au jour de cinq grandes pistes faisant partie d'une «autoroute de dinosaures», dans la carrière de Dewars Farm, dans l'Oxfordshire, en Angleterre. Photo non datée fournie par l'université de Birmingham, le 2 janvier 2025. (University of Birmingham /AP)
publié le 2 janvier 2025 à 17h32

Près de 200 empreintes de dinosaures ont été découvertes cet été dans une carrière de l’Oxfordshire, au sud-est de l’Angleterre, sur le plus grand site jamais révélé au Royaume-Uni, ont annoncé ce jeudi 2 janvier les universités d’Oxford et Birmingham. Ces impressionnantes traces de pas laissées il y a 166 millions d’années par cinq dinosaures seront dévoilées dans l’émission d’archéologie Digging for Britain le 8 janvier sur la chaîne BBC Two.

La plus longue des pistes tracées par l’un d’eux s’étend sur 150 mètres de long dans la carrière de Dewars Farm, véritable «autoroute de dinosaures» d’après le communiqué de l’université d’Oxford, où herbivores et carnivores se sont croisés à l’époque du Jurassique moyen. «Il est très rare d’en trouver en si grand nombre au même endroit, et de découvrir des pistes aussi étendues», a indiqué à l’AFP Emma Nicholls, paléontologue spécialiste des vertébrés au musée d’histoire naturelle de l’université d’Oxford. Il pourrait aussi s’agir, selon elle, d’un des plus grands sites d’empreintes au monde.

Les premières d’entre elles ont été découvertes en juin par Gary Johnson, un ouvrier qui travaillait avec une pelleteuse dans cette carrière exploitée par une entreprise, Smiths Bletchington. «J’ai compris que j’étais la première personne à les voir, c’était surréaliste», a-t-il confié à la BBC. Dans les jours qui ont suivi, une centaine de personnes ont participé à des fouilles supervisées par les deux universités, sur le site de ce qui était un ancien lagon d’eau chaude et peu profonde. Les scientifiques ne savent pas exactement ce qui a permis de conserver ces traces laissées dans la vase, «mais il se pourrait qu’une tempête ait déposé des sédiments sur les empreintes, ce qui a permis de les figer», a indiqué Richard Butler, paléobiologiste de l’université de Birmingham.

Quatre traces ont été laissées par des sauropodes, des dinosaures herbivores au long cou, probablement de l’espèce Cetiosaurus. Ces animaux mesuraient jusqu’à 18 mètres de long, et leurs empreintes ressemblent à celles d’un éléphant - en beaucoup plus grand. Le Cétiosaurus est le premier sauropode à recevoir son nom officiel, en 1841, un an avant l’invention du mot «dinosaure».

La cinquième trace a probablement été laissée par un mégalosaure, le plus grand prédateur du Jurassique en Angleterre, qui marchait sur deux pattes et dont on distingue nettement les trois griffes dans le sol. Cette carrière a été abondamment photographiée par drone pour créer des modèles 3D et conserver cette découverte exceptionnelle. En 1997, un autre site avec une quarantaine d’empreintes avait été découvert à proximité, mais il n’est plus accessible aujourd’hui et les éléments collectés à l’époque sont limités.