Parfois, la science enlève la poésie à ses objets d’études. Les roses n’ont pas d’épines, mais des aiguillons. Les petites piques douloureuses le long des tiges des fleurs sont des «excroissances de l’épiderme alors que les épines sont des organes modifiés, que ce soit une tige ou une feuille», précise Mohammed Bendahmane, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). L’homme a déjà fait parlé de lui en 2018, quand il a séquencé l’entièreté du génome de la rose. Ce jeudi 1er août, il cosigne un article paru dans Science, dans lequel un consortium de chercheurs a découvert le gène responsable de l’apparition, et de la disparition des épines, pardon des aiguillons, chez la rose, mais aussi l’aubergine.
Le gène du «mec seul»
La différence n’est pas que sémantique. La modification d’un organe en épine n’est pas du tout dirigée par les mêmes mécanismes moléculaires que l’apparition d’une excroissance sur une tige. «Cette étude identifie le gène précis qui commande l’apparition, ou non, d’aiguillon sur une plante», explique Mohammed Bendahmane.
Les chercheurs ont démontré une chose remarquable. L’apparition ou la disparition des aiguillons chez des espèces aussi dif