Pourquoi porter un costume grossier quand on pourrait choisir un excellent déguisement ? C’est à peu près la question à laquelle ont tenté de répondre des biologistes britanniques, en s’intéressant aux techniques de mimétisme des insectes. Dans une étude publiée cette semaine par la revue Nature, ils se sont penchés sur ces espèces de mouches rayées en jaune et noir, qui ressemblent à des guêpes : les syrphides. C’est «un exemple classique d’adaptation», écrivent les chercheurs, où d’inoffensives mouches «gagnent une protection contre les prédateurs grâce à leur ressemblance à un ou plusieurs modèles d’animaux nocifs».
Certaines espèces de syrphes, comme le Chrysotoxum arcuatum, ont un déguisement assez réussi d’hostile guêpe piqueuse : elles ont des antennes plutôt longues, des motifs assez fins dans les rayures noires… D’autres espèces comme le syrphe du groseillier (Syrphus ribesii) ne ressemblent que très vaguement à une guêpe. Leurs rayures sont rudimentaires, leur jaune est criard et elles n’ont pas d’antennes.
«Niveau de précision très variable»
Mais pourquoi ? Pourquoi ces cancres font-ils aussi peu d’efforts dans le réalisme esthétique, quand leurs consœurs Chrysotoxum prouvent qu’on peut ressembler à une guêpe comme deux gouttes d’eau ou presque ? Pourquoi, au fil de l’évolution, le mimétisme ne s’est-il pas amélioré jusqu’à ce que tous l