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Interview

Les «organes sur puce», une alternative à l’expérimentation animale ?

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La chercheuse Cécile Legallais, qui travaille sur la modélisation en laboratoire d’un morceau de foie humain, évoque les avantages et les limites de cette méthode qui pourrait permettre de réduire les tests sur les animaux.
«On parle de “puce” parce que la taille de cette surface de tissu est de l’ordre d’un centimètre carré, comme les puces de carte bancaire», explique la chercheuse. (Wladimir Bulgar/Getty Images. Sc Photo Library)
publié le 27 septembre 2024 à 7h45

Cécile Legallais est directrice du Laboratoire biomécanique et bioingénierie à l’université de technologie de Compiègne. Son projet (en partenariat avec des laboratoires du CNRS à Lille et Tokyo, de Sorbonne Université, et les hôpitaux universitaires de l’APHP Paris Sud) consistant à modéliser en laboratoire un morceau de foie, pour mieux comprendre et soigner la maladie du « foie gras », fait partie des quatre projets d’«organes sur puce» financés à hauteur de 48,4 millions d’euros sur six ans par le programme MED-OoC du plan France 2030.

En quoi consiste un organe sur puce ?

L’expression d’organe sur puce est un peu abusive. L’idée, c’est de reconstruire un tissu humain dans des conditions aussi proches que possible de ce qui se passe dans le corps, mais dans un dispositif qu’on va pouvoir cultiver au laboratoire. On parle de «puce» parce que la taille de cette surface de tissu est de l’ordre d’un centimètre carré, comme les puces de carte bancaire. A part ça, rien à voir avec une puce électronique : les tissus sont transparents… C’est une méthode plus avancée qu’une culture cellulaire classique en boîte de Petri, en deux dimensions. Dans un organe sur puce, on installe une perfusion qui mime la circulation sanguine. On se rapproche de l’organisation des cellules dans le corps humain, pour s’assurer qu’elles vont fonctionner de la même manière.

Pour votre projet, vous essayez d’imiter le foie ?

Oui, car on défend l’idée que le foie est un organe central. On sait