Parmi les grandes étapes qui ont jalonné les progrès de la biologie, il y a par exemple le séquençage du génome humain, ce jour d’avril 2003 où on a officiellement fini de lister l’ordre dans lequel s’enchaînent les 3,2 milliards de «perles» moléculaires de notre ADN. On se souvient aussi du premier mammifère cloné, la célèbre brebis Dolly, en 1996. Dans une moindre mesure, mais tout de même, les biologistes retiendront le jour où on a réussi pour la première fois à cartographier l’intégralité d’un cerveau adulte, neurone par neurone, synapse par synapse. Certes, il ne s’agit pour l’instant que d’un cerveau de mouche. Il faut bien commencer quelque part.
Cette réussite scientifique fait la une de la revue Nature ce mercredi 2 octobre, avec plusieurs articles décrivant précisément la structure de ce cerveau, mais aussi les enseignements que l’on peut en tirer – sur les circuits sensorimoteurs, les fonctions visuelles et leur utilité pour la navigation de la mouche, entre autres – et les perspectives de recherche ouvertes par cette avancée majeure. A l’origine de l’exploit, des chercheurs de l’université Princeton aux Etats-Unis planchent sur le sujet depuis des années, entourés par un véritable consortium international qui s’est baptisé le FlyWire Consortium.