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Patriarcat

Rapports de force : chez les primates, la domination masculine n’est pas la norme

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Après avoir observé les conflits entre mâles et femelles chez plus d’une centaine d’espèces, des biologistes allemands et français révèlent qu’une majorité d’animaux ont un rapport plutôt équilibré entre les sexes. Et tentent de comprendre les ressorts du patriarcat ou du matriarcat chez les rares où un sexe domine vraiment.
Couple de capucins à face blanche du Panama, au Costa Rica. ( Nano Calvo/VW Pics. Getty Images)
publié le 7 juillet 2025 à 20h52

Un singe mâle attaque une femelle qui a mis la main sur sa friandise préférée. Qui va sortir gagnant de ce conflit ? Celui qui a les plus gros muscles ? Ou le mâle, juste parce que c’est un mâle ? Evidemment, la réalité est plus complexe que ça, et la bonne réponse est : «Ça dépend.» Mais ça dépend vraiment. Chez les primates, la question des rapports de force entre les sexes est en réalité beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait, apprend-on cette semaine dans la revue scientifique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). Et il s’avère que la dominance masculine est loin d’être la norme.

Au départ, il y a ce constat : les affrontements sont très courants entre primates de sexes opposés. Les femelles passent leur temps à se fritter avec les mâles, et inversement : «Dans la plupart des populations observées, un individu est plus susceptible d’être impliqué dans un conflit avec un animal du sexe opposé qu’avec un animal du même sexe»,