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Sylviculture : graine échaudée, futur pin renforcé

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Des chercheurs ont mis en évidence qu’un stress lors de la vie embryonnaire d’un organisme peut avoir des conséquences dans sa vie adulte. Ouvrant ainsi des perspectives pour améliorer la gestion des forêts exploitées par l’homme.
Pin maritime («Pinus pinaster») dans les Cévennes. (Jean-Philippe Delobelle/Biosphoto.AFP)
publié le 21 novembre 2024 à 7h52

Et si la chaleur laissait des traces sur l’ADN des arbres ? Une équipe pluriuniversitaire (1) démontre qu’un pin maritime exposé à de fortes chaleurs à l’état de graine garde des marques sur son génome au moins jusqu’à ses deux ans. Les résultats sont publiés dans la revue Plant Physiology. Les chercheurs ont commencé par récupérer une graine de pin pour en extraire l’embryon d’arbre à l’intérieur et le cloner en laboratoire. «Ainsi, on s’assure qu’il n’y a pas de variation génétique entre les individus que l’on va étudier», explique Stéphane Maury, professeur des universités à Orléans. Les chercheurs ont étudié les changements épigénétiques que la chaleur pouvait engendrer. «La température ne va pas modifier la séquence d’ADN d’un embryon. Mais elle peut intervenir sur l’accessibilité de certaines parties du génome», résume ce spécialiste de l’épigénétique.

Expliquons. Quand un organisme est soumis à des conditions particulières, il va mettre des sortes de «marque-pages» sur son génome pour identifier les gènes à activer et ceux à ne surtout pas toucher en fonction de la situation. Ces «marque-pages» sont appelés des marqueur