Dans un laboratoire à la pointe de la technologie, des scientifiques fabriquent un œuf avec de l’ADN extrait d’un fossile et redonnent vie à une espèce animale disparue il y a des milliers d’années. Les bêtes préhistoriques ressuscitées sont lâchées dans une région qui ressemble à leur habitat naturel… Dans Jurassic Park, cette histoire finit très mal. La société Colossal Biosciences pense au contraire que c’est en réalité une bonne idée, pourvu que l’on n’essaye pas de faire revenir des dinosaures mais d’inoffensifs mammouths. Voilà trois ans déjà que cette start-up américaine œuvre à la «désextinction» des mammouths laineux, ces pachydermes chevelus et hauts de 3 mètres qu’on n’a plus croisés sur Terre depuis quatre mille ans. Outre l’exploit scientifique et la fascination que pourrait susciter la naissance d’un bébé mammouth, Colossal Biosciences y voit même une opportunité pour ralentir le réchauffement climatique. Le laboratoire a annoncé début mars avoir franchi une étape majeure dans ses recherches, en recréant avec succès des cellules souches d’éléphant, indispensables dans le processus.
Interview
Il ne s’agit évidemment pas de faire de la magie, en insufflant de la vie dans l’ADN fossile extrait des squelettes de mammouths exhumés en Sibérie. Ce scénario-là restera de la science-fiction. Colossal Biosciences explique sur son site ne pas chercher «à recréer de vrais mammouths laineux, mais plutôt à récupérer leurs traits génétiques qui les rendent résistants au froid,