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Indonésie

Un orang-outan observé en train de se fabriquer un pansement avec des plantes

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La biodiversitédossier
Dans un article publié ce jeudi 2 mai dans la revue «Nature Scientific Reports», des chercheurs allemands expliquent avoir vu un orang-outan s’appliquer une plante médicinale sur une blessure. Une première.
Rakus, le 25 août 2022, soit deux mois après avoir traité sa blessure sous son œil droit grâce à un pansement à base de plantes médicinales, à Sumatra, en Indonésie. (Safruddin)
publié le 2 mai 2024 à 17h00

Que fait un orang-outan quand il a une plaie sur la joue ? Il la soigne avec une plante médicinale, pardi ! Isabelle Laumer, primatologue de l’Institut Max-Planck de Constance (Allemagne), a observé avec son équipe ce comportement en juin 2022 à Sumatra, en Indonésie. Elle décrit un cas, une première selon elle, dans un article publié ce jeudi 2 mai dans Nature Scientific Reports. Le 22 juin 2022, donc, elle repère une plaie sur la joue droite d’un orang-outan, baptisé Rakus par les chercheurs. Rakus doit se battre avec les autres mâles pour monter en hiérarchie. Cela laisse des traces. En l’occurrence, sous l’œil droit.

Les jours suivants, Isabelle Laumer continue d’observer Rakus. L’orang-outan est vu en train de mâcher une liane, appelée Akar badi, qui n’appartient pas au régime habituel de l’espèce. En effet, elle n’est au menu que lors de 0,3 % des 390 000 repas observés. D’ailleurs, Rakus ne mange pas vraiment cette liane. Il en extrait le jus des feuilles avec sa bouche pour l’appliquer sur sa plaie avec ses doigts. Ensuite, il recouvre le tout de la pâte qu’il a mâchée. Rakus a créé un pansement, donc. Et efficace, avec ça. «Les observations des jours suivants n’ont montré aucun signe d’infection de la plaie et, le 30 juin, la plaie faciale était déjà refermée. Le 19 juillet 2022, la plaie semblait avoir complètement guéri et il ne restait qu’une légère cicatrice», écrit la chercheuse.

«Antibactériennes, anti-inflammatoires, antifongiques…»

L’Akar badi, ou Fibraurea tinctoria pour les puristes, n’est pa