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Libération
Première mondiale

Chine : des robots humanoïdes courent un semi-marathon, le vainqueur passe la ligne en 2 h 40

Ce samedi 19 avril à Pékin, des dizaines d’androïdes ont couru le premier semi-marathon au monde à leur être dédié. Des petites foulées par rapport à l’homme, mais un grand pas pour la robotique, selon les entreprises participantes.
«Tiangong Ultra», 1m80 pour 52 kilos, a fini premier de la course avec un chrono de 2 heures 40 minutes et 42 secondes. (Tingshu Wang/Reuters)
publié le 19 avril 2025 à 13h38

Robots pour être vrais ? Des dizaines de robots humanoïdes ont couru ce samedi 19 avril à Pékin le premier semi-marathon au monde à leur être dédié, un symbole des avancées chinoises dans le domaine des nouvelles technologies. Organisé dans l’«E-Town», une zone de développement technologique de la capitale, l’événement, auquel participaient également des sportifs en chair et en os, était présentée comme une opportunité de pousser les machines bipèdes dans leurs retranchements.

Mais que les semi-marathoniens inquiets se rassurent, pour le moment, leurs adversaires mécaniques ne leur arrivent pas encore à la cheville : le premier robot à franchir la ligne d’arrivée, «Tiangong Ultra», un grand dadais de 1m80 pour 52 kilos, a mis 2 heures 40 minutes et 42 secondes. En comparaison, le vainqueur chez les humains a bouclé l’affaire en 1 heure 2 minutes et 36 secondes, selon un média officiel.

«Nous avions entraîné le robot à adapter sa foulée»

Le long des 21 kilomètres du parcours, certains robots ont évolué avec confiance, quand d’autres se sont montrés hésitants : un petit androïde, tombé à terre, s’est finalement relevé seul après quelques minutes. Un autre, aux allures de Transformer, a dévié de sa trajectoire et percuté une barrière. Des scènes que les participants humains, qui évoluaient sur une piste séparée, ont immortalisées avec enthousiasme avec leurs smartphones.

Tang Jian, le directeur de la technologie au Centre pékinois d’innovation sur les robots humanoïdes, institution qui a conçu le gagnant, «Tiangong Ultra», a déclaré à la presse être «très satisfait». «Nous avions trois objectifs : remporter la première place, effectuer l’intégralité du semi-marathon avec un seul robot […] et boucler la course en moins de trois heures», a-t-il souligné. «Nous avions collecté des données de coureurs professionnels et avions entraîné le robot à adapter sa foulée, sa cadence, son amplitude de pas et sa posture pour se rapprocher au maximum de celle d’un sportif.»

Le Centre pékinois d’innovation sur les robots humanoïdes a été créé par le gouvernement central et les autorités de la capitale. Deux firmes technologiques privées y participent (Xiaomi Robotics et UBTech Robotics) ainsi que deux compagnies publiques, selon Tianyancha, base de données chinoise sur les informations d’entreprises.

«Un test exigeant pour les batteries, les moteurs, la structure, les algorithmes»

Une vingtaine d’équipes venues de toute la Chine ont participé à la course, avec des androïdes dont le poids allait jusqu’à 88 kilos. Certains robots couraient de manière autonome, tandis que d’autres étaient pilotés à distance. «Courir sur une piste, cela peut sembler un petit pas pour un humain. Mais pour un robot humanoïde, c’est véritablement un bond énorme», avait déclaré jeudi à l’AFP Liang Liang, directeur adjoint du comité de gestion de l’E-Town. Pour lui, ce marathon était «un pas supplémentaire vers une industrialisation des robots humanoïdes».

Des ingénieurs ont expliqué à l’AFP que l’objectif était de tester les performances et la fiabilité des androïdes. Arriver au bout du parcours était la priorité, selon eux. «Le secteur a peu d’occasions de faire fonctionner ses machines comme cela, à plein régime, sur une telle distance et une telle durée. C’est un test exigeant pour les batteries, les moteurs, la structure et même les algorithmes», selon Cui Wenhao, ingénieur de 28 ans pour l’entreprise chinoise Noetix Robotics.