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Archéologie

Dans la forêt de Fontainebleau, une possible découverte du paléolithique supérieur fait débat

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Alors que deux géologues estiment avoir découvert la plus ancienne carte en trois dimensions au monde, les archéologues pointent des erreurs de datation et d’interprétation.
La surface présentée par les auteurs de l'étude comme une carte tridimensionnelle. (Médard Thiry)
publié le 31 janvier 2025 à 19h39

Il faut se hisser dans la bouche de l’immense bloc de grès, se contorsionner pour parvenir à glisser à quatre pattes le long des parois humides et attendre que, sous la lumière blanche de nos lampes, les impressionnants sillons creusés par nos ancêtres se révèlent. Tapies dans l’obscurité de la cavité, les premières gravures pariétales sur notre chemin – deux chevaux et un pubis féminin – étaient déjà connues des archéologues. Mais depuis décembre 2024, les géoscientifiques Médard Thiry et Anthony Milnes ont identifié ce qu’ils estiment être une carte en trois dimensions des alentours. Dans la revue Oxford Journal of Archaeology, ils expliquent en quoi ces sillons gravés dans la roche datent du paléolithique supérieur terminal (il y a 13 000 ans), soit les plus anciens jamais découverts. Mais la publication ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique et nombre d’archéologues d’Ile-de-France ont refusé de signer l’étude.

Médard Thiry, géologue à la retraite qui explore depuis 2017 le chaos rocheux typique de la forêt de Fontainebleau, avance que les fentes présentes dans la pierre n’ont «rien de naturel» : «par la géométrie des éléments, on comprend que ça a été gravé par l’humain». Selon l’interprétation du chercheur, «on peut prendre chaque élément de la roche (les rainures, les bombés, les formes) et les traduire en unités géographiques (avant-mon