Ceux qui y étaient s’en souviennent comme si c’était hier. A la frontière franco-suisse, à quelques kilomètres de Genève, le Cern (Laboratoire européen pour la physique des particules) accueille un événement exceptionnel. Ce 4 juillet 2012, des physiciens de tous bords sont arrivés à l’aube, certains même au milieu de la nuit, pour faire la queue devant la porte du grand auditorium. La file est interminable. Dans l’amphi, qui finit enfin par ouvrir ses portes, on s’attendait presque à voir surgir sur scène U2 ou Stephen King pour une dédicace… Mais c’est l’annonce de la découverte d’une particule élémentaire qui a rameuté la foule ce jour-là, du genre de celle à laquelle on assiste qu’une seule fois dans sa vie. Les scientifiques voulaient vivre l’émotion en direct, sur place, pour entendre de vive voix si oui ou non, on avait enfin la preuve que le boson de Higgs existe vraiment, cet élément si précieux qui confère sa masse à la matière. La mayonnaise montait dep
Récit
Dix ans du boson de Higgs: à la recherche des chemins de la masse
Article réservé aux abonnés
Un boson de Higgs en 3D. (Koto Feja/Getty Images)
par Camille Gévaudan
publié le 3 juillet 2022 à 11h39
Dans la même rubrique