Ce n’est pas tous les jours que la station spatiale internationale (ISS) s’agrandit. Ça fait même un sacré bail que ce n’était pas arrivé, à vrai dire : depuis le lancement du premier module en 1998, la station a été assemblée morceau après morceau à un rythme régulier dans les années 2000 et a reçu son dernier composant majeur en 2011. Et puis plus rien, ou des broutilles… Jusqu’à ce jeudi, où les sept astronautes présents à bord de l’ISS ont organisé l’amarrage d’une toute nouvelle pièce de vie et de travail, longue de 13 mètres et fournissant 70 mètres cubes d’espace habitable.
Son vrai nom est le Module Laboratoire Multitâches (ou MLM), mais il est couramment surnommé Nauka, qui signifie «science» en russe, car c’est d’abord un laboratoire scientifique. Les astronautes de la station y réaliseront des expériences en micro-pesanteur, comme ils le font déjà dans le labo Destiny du quartier américain, le module japonais Kibo ou le laboratoire Columbus, contribution de l’Agence spatiale européenne.
Y avait-il vraiment besoin de rajouter un quatrième laboratoire sur l’ISS ? En fait, l’existence de Nauka était prévue depuis l’origine. Sa construction a commencé en Russie dès 1995 sur le même modèle que Zarya, le tout premier module pressurisé de l’ISS. Il devait servir de doublure en cas d’échec de la mise en orbite. Mais tout s’est bien passé : Zarya a inauguré