On est venu rendre visite à un gros tube blanc. Trente mètres de long, plus de cinq mètres de diamètre : il est posé à l’horizontale sur un échafaudage qui trône dans le hall de l’usine. Des techniciens s’affairent autour du monstre. Nous, on le contemple de haut, postés sur une passerelle suspendue qui court le long de cette salle immense, et il faut avouer que c’est un peu émouvant. C’est la dernière occasion de le voir en métropole, avait prévenu l’entreprise ArianeGroup en invitant fin janvier quelques journalistes européens dans son usine aux Mureaux (Yvelines). Lui, c’est l’étage principal de la toute première Ariane 6 qui prendra son envol vers l’espace. Après des mois de fabrication et de vérifications, il est enfin prêt à être expédié vers Kourou, où on l’assemblera aux autres pièces de la fusée conçues aux quatre coins de l’Europe. Le grand départ vers la Guyane a eu lieu ce lundi 12 février depuis Le Havre. Le décollage, lui, est au planning de cet été.
Le vol inaugural de cette nouvelle génération de fusées marquera un tournant crucial pour l’Europe spatiale, qui n’a plus aucun lanceur sous la main à l’heure actuelle pour garantir son accès indépendant à l’espace : les toutes dernières Ariane 5 ont décollé l’an dernier (et on n’en fabrique plus de nouvelles), les fusées légères