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Cosmos 482 : un vaisseau spatial de l’ère soviétique serait rentré dans l’atmosphère

Un fragment de vaisseau spatial de plus de 50 ans, destiné à atterrir sur Vénus, se serait désintégré lors de son entrée dans l’atmosphère samedi 10 mai, a annoncé l’Agence spatiale européenne.
Cosmos-482, ce vaisseau spatial soviétique lancé en 1972, était destiné à atterrir sur Vénus. (NASA)
publié le 11 mai 2025 à 15h16

Un vaisseau spatial de l’ère soviétique, dont le retour incontrôlé sur Terre inquiétait les scientifiques, s’est «probablement» désintégré lors de son entrée dans l’atmosphère samedi 10 mai, a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA).

Cosmos 482, ce vaisseau spatial lancé en 1972 par l’URSS, était destiné à atterrir sur Vénus. Il n’a jamais accompli sa mission, n’ayant pas réussi à quitter l’orbite terrestre, où il s’est brisé en quatre morceaux – qui tournent autour de la planète depuis plus d’un demi-siècle.

Le centre de surveillance et de suivi de l’espace de l’Union européen (SST) a annoncé qu’un fragment – qui serait l’atterrisseur – est «très probablement» rentré dans l’atmosphère vers 8 h 16 (heure française) samedi. Toutefois, on ignore si l’objet est tombé au sol ou s’il a brûlé dans l’atmosphère.

Selon les observations de l’ESA, la vaste zone terrestre où aurait pu s’écraser l’objet étant constituée d’océans ou de terres inhabitées, «la probabilité statistique d’un impact au sol dans les zones habitées était faible». «Il est beaucoup plus probable que vous gagniez à la loterie que d’être touché par ce débris spatial», a rassuré Stijn Lemmens, analyste principal à l’Agence spatiale européenne.

Toujours selon l’ESA, la coque en titane de Cosmos 482 était conçue pour résister aux accélérations, à la chaleur et à la pression extrêmes d’une rentrée dans l’atmosphère vénusienne. Pesant environ 500 kilogrammes et mesurant 1 mètre de diamètre, il ne s’est très probablement pas désintégré à son entrée dans l’atmosphère terrestre et il pourrait avoir atterri presque intact.

Débris spatiaux

La «rentrée d’objets fabriqués par l’homme dans l’atmosphère terrestre est assez fréquente», explique Stijn Lemmens, qui précise que cela se produit chaque semaine pour les plus gros engins spatiaux et chaque jour pour les plus petits. Mais les objets brûlent généralement dans l’atmosphère terrestre avant d’atteindre le sol.

Par exemple, la fusée chinoise Longue Marche 5B est rentrée dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Indien en 2022, et la station spatiale Tiangong-1 a en grande partie brûlé au-dessus du Pacifique en 2018.

Selon l’expert, les futurs engins spatiaux «devraient être conçus de manière à pouvoir sortir de leur orbite en toute sécurité, de préférence en effectuant des rentrées contrôlées». Cela permettrait de prédire avec précision les lieux d’atterrissage, réduisant ainsi le risque que des débris viennent s’écraser dans des zones peuplées, protégeant ainsi les personnes et les biens. Cela permettrait également de gérer «l’impact environnemental des débris spatiaux», une problématique de plus en plus pressante.