Une nuit pas comme les autres. Dans la soirée de jeudi à vendredi 13 septembre, des aurores boréales ont largement illuminé le ciel français, de l’Alsace à la région lyonnaise, tout en passant par Clermont-Ferrand. Ce spectacle céleste, essentiellement visible entre 20 heures et 22 heures, a également été signalé en Royaume-Uni, situé plus au nord, et donc plus souvent exposé à ce phénomène exceptionnel.
«Il y a des chances de voir des aurores ce soir… s’il fait beau chez vous !» avait anticipé la veille Eric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur, sur X. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes émerveillés ont alors, dans la foulée, partagé les clichés de cet événement.
~𝐀𝐔𝐑𝐎𝐑𝐀𝐋 𝐒𝐔𝐏𝐑𝐈𝐒𝐄~
— Maxime Virieux (@Maxvirieux) September 12, 2024
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À ce moment là, une forte lueur rouge était visible à l’œil nu !!
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Photos prises ce jeudi 12 septembre 2024 vers 21h30 depuis Sedan, Ardennes, France !!#auroraborealis #auroreboreale #aurora #spaceweatherlive #space #astronomy pic.twitter.com/WySqkS6RJm
De nouvelles aurores boréales sont à nouveau visibles dans le ciel Alsacien ce soir !! ✨
— Lutz Sabine 🌩️⚡ (@SabineL67) September 12, 2024
📷 #Salenthal #Sommerau (67)
🌡️9⁰C #Alsace #BasRhin #Météo #Météo67 #Auroreboreale #oragegeomagnetique pic.twitter.com/TjdwLaB2bS
L’apparition de ces aurores boréales dans le ciel français s’explique par l’arrivée la nuit dernière d’une vague de particules solaires. Une «éruption solaire», elle-même provoquée par des éjections de masse coronale (CME), une matière en provenance du Soleil. «Ce qui est éjecté, c’est ce qu’on appelle du plasma, c’est un terme technique pour désigner du gaz chaud ionisé, dont les électrons ont été arrachés», expliquait en mai l’astrophysicien Eric Lagadec à Libération. Une fois arrivées sur Terre, ces particules perturbent son champ magnétique et provoquent ces traits lumineux et colorés, observables le plus souvent dans les pays d’Europe du Nord, en haute latitude.
Un phénomène de moins en moins rare
Ce phénomène, auparavant exceptionnel en France, se fait par ailleurs de moins en moins rare. En mai, des voiles de lumières roses ou vertes avaient déjà déferlé au-dessus de nos têtes. En cause : une période de forte activité du Soleil depuis plusieurs mois, explique le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur son site. «Le Soleil connaît depuis plusieurs mois une forte période d’activité, qui se manifeste par la multiplication des éruptions solaires à sa surface, avec une conséquence directe sur notre planète : des orages magnétiques particulièrement intenses, dont les aurores boréales sont le symptôme le plus visible et le plus merveilleux», renseigne l’organisme scientifique.
Witness the mesmerizing Northern Lights over London... I've never seen the Northern Lights myself
— Abdullah (@itsabdullah_6) September 12, 2024
All thanks to a solar geomagnetic storm! #NorthernLights #AuroraBorealis pic.twitter.com/QNVRYkWY3S
«Notre soleil a une activité cyclique, d’une période totale de onze ans, qui passe par un minimum solaire et un maximum solaire. Aujourd’hui, en 2024, nous nous situons dans cette phase d’un pic solaire», abonde à Libé Julien Mekki, chef du service environnement au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pic qui permet alors de rendre visible les aurores boréales «à des latitudes plus basses qu’ordinaire». Dans les mois à venir, il se pourrait donc que de nouvelles vagues colorées décorent à nouveau le ciel français.