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Libération
Spectacle céleste

Des nouvelles aurores boréales observées partout en France cette nuit

Dans la nuit du 12 au 13 septembre, des aurores boréales ont pu être observées dans de nombreuses régions françaises. De l’Alsace à la région lyonnaise, des voiles bleu, rose et rouge ont ainsi illuminé le ciel. Un phénomène plus fréquent ces derniers mois.
Des aurores boréales ont été aperçues dans le ciel de Sedan (Ardennes) dans la soirée du jeudi 12 septembre 2024. (@Maxvirieux)
publié le 13 septembre 2024 à 11h19

Une nuit pas comme les autres. Dans la soirée de jeudi à vendredi 13 septembre, des aurores boréales ont largement illuminé le ciel français, de l’Alsace à la région lyonnaise, tout en passant par Clermont-Ferrand. Ce spectacle céleste, essentiellement visible entre 20 heures et 22 heures, a également été signalé en Royaume-Uni, situé plus au nord, et donc plus souvent exposé à ce phénomène exceptionnel.

«Il y a des chances de voir des aurores ce soir… s’il fait beau chez vous !» avait anticipé la veille Eric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur, sur X. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes émerveillés ont alors, dans la foulée, partagé les clichés de cet événement.

L’apparition de ces aurores boréales dans le ciel français s’explique par l’arrivée la nuit dernière d’une vague de particules solaires. Une «éruption solaire», elle-même provoquée par des éjections de masse coronale (CME), une matière en provenance du Soleil. «Ce qui est éjecté, c’est ce qu’on appelle du plasma, c’est un terme technique pour désigner du gaz chaud ionisé, dont les électrons ont été arrachés», expliquait en mai l’astrophysicien Eric Lagadec à Libération. Une fois arrivées sur Terre, ces particules perturbent son champ magnétique et provoquent ces traits lumineux et colorés, observables le plus souvent dans les pays d’Europe du Nord, en haute latitude.

Un phénomène de moins en moins rare

Ce phénomène, auparavant exceptionnel en France, se fait par ailleurs de moins en moins rare. En mai, des voiles de lumières roses ou vertes avaient déjà déferlé au-dessus de nos têtes. En cause : une période de forte activité du Soleil depuis plusieurs mois, explique le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) sur son site. «Le Soleil connaît depuis plusieurs mois une forte période d’activité, qui se manifeste par la multiplication des éruptions solaires à sa surface, avec une conséquence directe sur notre planète : des orages magnétiques particulièrement intenses, dont les aurores boréales sont le symptôme le plus visible et le plus merveilleux», renseigne l’organisme scientifique.

«Notre soleil a une activité cyclique, d’une période totale de onze ans, qui passe par un minimum solaire et un maximum solaire. Aujourd’hui, en 2024, nous nous situons dans cette phase d’un pic solaire», abonde à Libé Julien Mekki, chef du service environnement au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pic qui permet alors de rendre visible les aurores boréales «à des latitudes plus basses qu’ordinaire». Dans les mois à venir, il se pourrait donc que de nouvelles vagues colorées décorent à nouveau le ciel français.