On a retrouvé le gros tube blanc. Plus gros encore que lors de sa dernière rencontre avec Libération, en janvier, dans l’usine des Mureaux (Yvelines). Cette fois-ci, c’est au milieu d’une forêt tropicale dense qu’il repose à l’horizontale, protégé dans un hangar du centre spatial de Kourou, en Guyane. Le corps de la fusée fait désormais 40 mètres de long, tous ses composants produits en Europe ont été assemblés. Il ne manque que la coiffe, qui contiendra les satellites à mettre en orbite, et les boosters pour le décollage. Ils s’ajouteront à l’ensemble lorsque la fusée sera «verticalisée», probablement courant avril. Cela se fera sur le pas de tir dont on voit, au bout d’une piste de macadam, les 90 mètres de structure mobile qui n’attendent qu’Ariane 6.
Cela fait même quatre ans qu’ils attendent. Très attendu même dans un marché en pleine explosion alors que l’américain SpaceX et Elon Musk multiplient les lancements – plus d’une centaine l’an dernier. Depuis 2020, le vol inaugural du dernier né des lanceurs de satellites de l’industrie spatiale européenne ne cesse d’être repoussé. D’abord à cause de la