Heureusement pour la science, les télescopes ne sont pas des lave-vaisselle. Ce n’est pas parce que le dernier né de la gamme est mis en orbite pour Noël que les modèles précédents finissent au rebut, remplacés, dépassés, inutiles. «Hubble est la preuve que les ingénieurs savent créer des appareils qui durent», témoigne l’astrophysicienne Isabelle Vauglin dans un article qu’on aurait pu trouver dans Que choisir (mais publié en réalité par l’Université de Lyon). Le télescope lancé en avril 1990 était conçu pour fonctionner au moins quinze ans. Il a finalement doublé son espérance de vie grâce aux interventions répétées de ses techniciens de maintenance, et a fêté l’an dernier son trentième anniversaire en prenant l’une de ces splendides photos dont il a le secret : une nébuleuse de gaz et de poussière, pleine de (fausses) couleurs, où naissent les étoiles d’une galaxie voisine.
Hubble est encore tout à fait vaillant malgré son grand âge, et il n’y a aucune raison de le débrancher avant qu’il ne rende lui-même son dernier soupir. Il finira par succomber à l’usure de ses instruments ou à l’une de ces pannes qui surgissent de temps à autre. La communauté des astronomes commence à se faire