De temps en temps, une brève sirène retentit au loin, comme pour annoncer la mise en branle d’un gros véhicule. Mais ce n’est pas un camion qui recule… C’est une fusée qui se lève. A Kourou en Guyane, la flambant neuve Ariane 6 s’est dressée sur son pas de tir pour la première fois cette semaine. Sous le regard attentif des techniciens qui l’ont guidée centimètre par centimètre, et celui, fier, des ingénieurs qui ont travaillé à son développement depuis dix ans, le nouveau lanceur lourd européen s’est installé sur la table de lancement qu’il ne quittera plus avant le mois de juin, direction le ciel. La date du décollage n’est pas encore définie précisément, mais les objectifs, eux, sont clairs : Ariane 6 doit redonner à l’Europe son indépendance d’accès à l’espace. C’est-à-dire clore enfin ce chapitre un peu gênant de l’histoire où plus aucune fusée européenne n’est en état de marche – la dernière Ariane 5 est partie l’été dernier et les petites Vega sont clouées au sol après des échecs de lancement. Tous les espoirs sont désormais placés dans la grande Ariane 6, enfin prête, qui attend son heure.
Il y a trois mois encore, le lanceu