Menu
Libération
Compte à rebours

La fusée Ariane 6 décollera le 9 juillet en Guyane

Arianedossier
Après dix ans de développement, la toute nouvelle fusée de l’Agence spatiale européenne s’élèvera dans le ciel guyanais. Avec la volonté de redonner du souffle à l’Europe spatiale, qui n’avait plus de lanceur opérationnel depuis la mise à la retraite d’Ariane 5 l’été dernier.
Essai à feu du modèle de test d'Ariane 6, à Kourou en novembre 2023. (Pablo Piron/CSG Service Optique. ESA-CNES-AE)
publié le 5 juin 2024 à 9h58

La date tant attendue – depuis des semaines, des mois, des années – est enfin connue : ce sera le 9 juillet. Les équipes du centre spatial guyanais à Kourou prendront place à leurs postes respectifs, dans les salles de contrôle et les stations de suivi, pour la «séquence finale de lancement». Autrement dit le grand compte à rebours. «10… 9… 8… Allumage des moteurs… Décollage.» Et enfin, la toute première Ariane 6 s’élèvera dans le ciel de Guyane. Elle couronnera dix ans de développement depuis le feu vert donné par l’Agence spatiale européenne (ESA) en décembre 2014, et redonnera du souffle à l’Europe spatiale, qui n’avait plus de lanceur opérationnel depuis la mise à la retraite d’Ariane 5 l’été dernier.

Alors que l’ESA imaginait initialement pouvoir faire voler Ariane 6 dès 2020, la conception du lanceur lourd nouvelle génération a pris plus de temps que prévu. La date prévue du vol inaugural a glissé d’année en année, jusqu’à être estimée, début 2024, à une fenêtre de six semaines entre mi-juin et début juillet.

Tirer une Ariane 6 par mois

On n’avait pas mieux à se mettre sous la dent, car Arianegroup – constructeur de la fusée – et ses partenaires ont voulu avancer lentement mais sûrement. La première Ariane 6 est arrivée en pièces détachées à Kourou en février. Puis l’étage principal a été assemblé à l’étage supérieur ; ce «corps central» a été mis à la verticale ; on lui a adjoint deux propulseurs latéraux. Il reste désormais à ajouter la tête de la fusée, c’est-à-dire les satellites qui constituent sa charge utile et la coiffe qui les recouvre. Chaque étape dure plusieurs jours car les vérifications sont nombreuses. D’ici quelques années, l’ESA espère accélérer la cadence jusqu’à tirer une Ariane 6 par mois.

Aujourd’hui, on y voit donc enfin assez clair au centre spatial guyanais pour inscrire sur le planning un jour de vol inaugural. La date a été annoncée ce mercredi matin par Josef Aschbacher, directeur général de l’ESA, depuis Berlin où se tient actuellement le Salon de l’aéronautique. A ses côtés, Philippe Baptiste, patron du Cnes, a salué «le travail colossal abattu par l’ensemble des parties prenantes dans la dernière ligne droite. Je veux à nouveau saluer cette prouesse collective d’avoir surmonté les écueils au fil des mois».

Pour ce tout premier lancement, Ariane 6 sera en configuration légère surnommée «Ariane 62», avec deux propulseurs latéraux seulement (là où elle peut aussi en accueillir 4 pour une version «Ariane 64» plus puissante et capable d’envoyer en orbite des charges plus lourdes). La cargaison sera en effet modeste : un ensemble de petits satellites, dont certains développés par des chercheurs universitaires.