La tête dans les étoiles mais les pieds toujours bien sur Terre. Le décollage de la nouvelle méga fusée de la Nasa vers la Lune a été annulé ce lundi à cause d’un problème technique sur l’un des moteurs principaux de l’engin, a indiqué la Nasa dans son direct vidéo, reportant de facto d’au minimum quelques jours ce lancement, qui doit marquer le début du grand programme spatial américain de retour sur la Lune, Artemis I.
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Les prochaines dates de lancement possible ont été annoncées pour le vendredi 2 septembre et le 5 septembre. Mais le problème devra d’abord être évalué par les équipes de la Nasa avant de déterminer une nouvelle date.
Initialement prévu à 8h33 (14h30 heure française), le décollage d’Artémis I devait se faire depuis l’aire de lancement 39B du centre spatial Kennedy en Floride. Toutefois, il était déjà «largement anticipé» que cet horaire ne soit pas respecté, avait déclaré le commentateur du direct vidéo de la Nasa. La fenêtre de tir s’étendait alors sur deux heures et laissait donc une marge de manœuvre.
The launch of #Artemis I is no longer happening today as teams work through an issue with an engine bleed. Teams will continue to gather data, and we will keep you posted on the timing of the next launch attempt. https://t.co/tQ0lp6Ruhv pic.twitter.com/u6Uiim2mom
— NASA (@NASA) August 29, 2022
Alors que le jour se levait sur la fusée orange et blanche SLS, haute de 98 mètres, les réservoirs de la fusée étaient peu à peu remplis de plus de trois millions de litres d’hydrogène et d’oxygène liquides ultra-froids. Mais le remplissage a commencé avec environ une heure de retard à cause d’un risque de foudre trop élevé au milieu de la nuit. Puis, une pause a dû être opérée du fait d’une fuite qui est intervenue lors du remplissage de l’étage principal avec l’hydrogène.
Vers 7 heures du matin heure locale (13 heures en France), un nouveau problème était examiné. Un des quatre moteurs RS-25, sous l’étage principal de la fusée, n’arrivait pas à atteindre la température basse souhaitée, condition nécessaire pour pouvoir l’allumer. Le compte à rebours avait été stoppé pendant que les équipes travaillaient pour établir un plan d’action.
«Rêves et espoirs»
Entre 100 000 et 200 000 personnes étaient attendues pour assister au spectacle, dont la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris. Cinquante ans après le dernier vol d’Apollo, la mission Artémis I doit marquer le lancement du programme américain de retour sur la Lune, censé permettre à l’humanité d’ensuite atteindre Mars, à bord du même vaisseau.
Lors de son lancement effectif, la capsule Orion sera propulsée sans équipage jusqu’en orbite autour de la Lune, afin de vérifier que le véhicule est sûr pour de futurs astronautes. Deux minutes après le décollage, les propulseurs d’appoint retomberont dans l’Atlantique. Après huit minutes, l’étage principal se détachera à son tour. Puis, au bout d’environ une heure et demie, une dernière poussée de l’étage supérieur mettra la capsule sur le chemin de la Lune, qu’elle atteindra après plusieurs jours.
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L’objectif principal de la mission est de tester le bouclier thermique de la capsule, qui reviendra dans l’atmosphère terrestre à près de 40 000 km/h, et une température moitié aussi élevée que la surface du Soleil. Au lieu d’astronautes, des mannequins ont pris place à bord, équipés de capteurs enregistrant vibrations et taux de radiations. Des microsatellites seront également déployés pour aller étudier la Lune, ou encore un astéroïde.
La capsule s’aventurera jusqu’à 64 000 km derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici. Un échec complet de la mission serait dévastateur pour une fusée au budget faramineux (4,1 milliards par lancement, selon un audit public) et en retard de plusieurs années. Cette dernière avait été commandée en 2010 par le Congrès américain pour une date initiale de décollage en 2017.
Mis à jour à 15h29 avec plus d’éléments.