Des flashs qui jaillissent du Soleil et peuvent avoir des répercussions sur nous malgré les millions de kilomètres de distance. Notre étoile connaît un enchaînement d’éruptions majeures depuis quelques jours. La dernière en date, jeudi 22 février, est la plus puissante depuis le début du cycle solaire en cours entamé en 2019.
Pic d’activité
La puissance des éruptions solaires est notée avec une lettre et un chiffre. La lettre donne la classe de l’éruption, suivant cinq niveaux (A, B, C, M et X) et chaque classe est dix fois plus forte que la précédente. Ensuite, chaque lettre est subdivisée en neuf catégories notées par un chiffre. L’énorme éruption du 22 février était notée X6,3. Elle en suit deux autres survenues le jour même et la veille, classées X1,7 puis X1,8. Le 9 février, avait déjà vu une éruption classée X3,3 se produire.
❗️Strongest flare of solar cycle 25❗️
— ESA Space Weather (@esaspaceweather) February 23, 2024
✨X6.3✨
⭕️Peak 22 Feb 22:34 UTC
⭕️Origin NOAA AR 3590
This AR is making itself known with 3 X-class flares in the last 36 hrs! We'll be keeping an eye on it as rotates towards the centre of the 🌞disk👀
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Un cycle solaire dure onze ans. Pendant cette période, le solaire connaît des phases d’activité plus ou moins intense. Nous sommes actuellement dans le vingt-cinquième cycle depuis le début du suivi de l’activité solaire en 1755. Les éruptions actuelles pourraient signifier que le cycle en cours arrive à son pic d’activité. D’autres éruptions d’ampleur sont donc probables dans les jours à venir.
Vagues colorées
Ces phénomènes solaires peuvent avoir des conséquences sur Terre. Les radiations émises peuvent perturber les télécommunications, par exemple. Selon le centre de prévision météorologique spatiale, les trois dernières éruptions n’ont probablement pas perturbé les communications du grand public. Mais la plus grosse, X6,3 a pu gêner les transmissions radio hautes fréquentes.
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Les conséquences peuvent aussi être poétiques. En France, en novembre, des aurores boréales ont pu être aperçues dans le ciel nocturne. Rarissime sous nos latitudes. Nathalie Huret, professeure en physico-chimie de l’atmosphère à l’université Clermont-Auvergne, nous expliquait alors le phénomène en cause. «Le Soleil est continuellement en activité. Mais lorsqu’il connaît de fortes éruptions, il éjecte en direction de la Terre du plasma, un gaz chaud composé de particules chargées.» Ce plasma atteint ensuite notre planète, et «entre en collision avec le champ magnétique terrestre, ce qui va exciter les particules de notre atmosphère», ce qui se concrétise par des aurores.
Dans les mois à venir, si l’activité solaire continue à être intense, de nouvelles vagues colorées pourraient venir décorer le ciel français. Une bonne raison de garder le nez en l’air la nuit.