Les lancements de fusées sont régulièrement décriés pour la pollution qu’ils engendrent, à l’heure où on demande à chaque citoyen de réduire son propre bilan carbone en limitant les déplacements en voiture ou en avion. Mais les émissions atmosphériques lors des décollages sont plutôt négligeables quand on les compare aux émissions annuelles de l’aviation, par exemple. Et surtout, le kérosène brûlé quand une fusée quitte le sol n’est que la partie visible de l’iceberg : les morceaux de fusée et les satellites mis en orbite polluent également lorsqu’ils retombent sur Terre, beaucoup plus qu’on ne l’imagine.
Une étude récemment parue dans Nature Scientific Data tente de quantifier cette pollution, causée d’un côté par les lancements de satellites, de l’autre par leur retour dans l’atmosphère. «Des inventaires contemporains et globaux des émissions sont nécessaires», écrivent les auteurs de l’étude, «pour déterminer les effets atmosphériques des émissions liées aux ré-entrées atmosphériques dans une industrie en croissance rapide, notamment à cause de l’influence grandissante des mégaconstellations».
Un tsunami de lancements
Le terme de mégaconstellations désigne ces essaims de satellites lancés par grappes de plusieurs dizaines d’engins à la fois, et qui fonctionnent en réseau une fois en orbite. Les satellites qui fournissent les services de localisation comme le GPS aux Etats-Unis ou Galileo