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Astronomie

Les mystères stellaires de Bételgeuse

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Depuis sa spectaculaire explosion partielle en 2019, les astrophysiciens peinent à comprendre ce qui se trame au cœur de cette étoile, visible toute la nuit en hiver depuis la France. Serait-elle convalescente ?
Vue d'artiste de l'accident de Bételgeuse, avec sa courbe de luminosité observée (en rouge) par rapport au cycle habituel de 400 jours (en bleu pointillé). (Image NASA, ESA, Elizabeth Wheatley (STScI))
publié le 16 août 2022 à 12h16

Cela fait des décennies qu’on étudie la vie des étoiles avec les meilleurs télescopes du monde, mais ça, on ne l’avait encore jamais vu : un astre qui explose partiellement, recrache un énorme morceau de matière, puis passe plusieurs années en convalescence comme s’il n’arrivait pas à s’en remettre. C’est exactement ce qui est en train d’arriver à Bételgeuse, que les observateurs du ciel nocturne connaissent bien : c’est l’étoile orange vif qui est en haut à gauche de la constellation d’Orion, visible toute la nuit en hiver aux latitudes de métropoles françaises. Située à environ 500 années lumières de la Terre, sa lumière met donc environ 500 ans a nous parvenir – on l’observe, avec nos yeux ou nos télescopes, telle qu’elle était il y a cinq siècles.

L’incident s’est produit en octobre 2019. Assez brusquement, l’étoile habituellement si brillante a perdu son éclat. Elle est devenue terne et discrète à l’œil nu. Au télescope, on a pu mesurer la dégringolade : sa luminosité apparente a chuté d’un facteur 2,5. On aurait pu se demander si Bételgeuse était à l’article de la mort. Cette supergéante rouge est une étoile vieillissante qui a démesurément gonflé après avoir brûlé tout l’hydrogène au cœur de ses réserves. Elle devrait bientôt (dans quelques années, décennies, siècles, millénaires ?) finir sa vie en expulsant violemment ses couches