Le rituel commence à être bien connu à Starbase, le centre spatial privé de SpaceX, au Texas (Etats-Unis). Des échafaudages articulés montent la fusée géante Starship sur son pas de tir en assemblant ses deux morceaux comme des Lego. D’abord le corps du véhicule, un cylindre monumental de 71 mètres de haut sur 9 de large – surnommé «Super Heavy Booster», il renferme la grande majorité du carburant que la fusée brûlera pour s’arracher à l’attraction terrestre. Puis le booster se voit chapeauter d’une navette spatiale au look futuriste, elle-même longue de 52 mètres – c’est là-dedans qu’on installe l’équipage ou le matériel à envoyer dans l’espace. Le tout forme une tour argentée gigantesque, démesurée : la plus grosse fusée jamais construite dans l’histoire de l’astronautique. Elle emmènera l’homme coloniser Mars, rêve Elon Musk, le milliardaire patron de SpaceX, depuis deux décennies. Elle doit aussi ramener des astronautes sur la Lune d’ici deux ans, et se veut entièrement réutilisable. Mais est-elle seulement capable de voler ?
La pression qui pèse sur les épaules de ce géant d’acier paraît plus forte que jamais, à la veille de son dixième lancement. Starship doit décoller dimanche 24 août (à 19 h 30 locales, soit 2 h 30 dans la nuit de dimanche à lundi en France) pour un nouveau vol de test avec quelques objectifs à remplir. Eprouver la résistance du bouclier thermique, par exemple, mais aussi larguer en orbite quelques maquettes de satellites, tenter un rallumage du moteu