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Inédit

Pollution spatiale : un premier satellite en bois japonais bientôt en orbite

Pour lutter contre l’augmentation des débris spatiaux, des scientifiques de l’université de Kyoto ont mis au point un satellite en bois, censé se consumer au contact de l’atmosphère lors de son retour sur Terre, a-t-on appris mardi 28 mai.
Le premier satellite en bois au monde, baptisé LignoSat, développé par des scientifiques de l'université de Kyoto et la société forestière Sumitomo Forestry, est présenté lors d'une conférence de presse à l'université de Kyoto, le 28 mai 2024. (Iji Press/AFP)
publié le 29 mai 2024 à 10h30

Le bois serait-il la solution pour lutter contre la pollution spatiale ? Le tout premier satellite construit dans ce matériau devrait décoller à bord d’une fusée SpaceX en septembre, ont annoncé ce mardi 28 mai les chercheurs japonais qui ont réussi cette première mondiale.

Ce satellite expérimental cubique développé par des scientifiques de l’université de Kyoto et de la société forestière Sumitomo Forestry mesure 10 cm de côté. Lors du retour de l’appareil sur Terre, ses créateurs s’attendent à ce que le bois brûle totalement au contact de l’atmosphère, ce qui permettra d’éviter la formation de débris métalliques qui augmentent dangereusement les risques de collisions.

Bois de magnolia

«Les satellites qui ne sont pas fabriqués en métal devraient être privilégiés», a plaidé Takao Doi, astronaute et professeur spécial à l’Université de Kyoto, lors d’une conférence de presse mardi. Les développeurs prévoient de remettre ce satellite, appelé LignoSat et fabriqué à partir de bois de magnolia, à l’agence spatiale japonaise Jaxa début juin.

Il sera ensuite envoyé dans l’espace à bord d’une fusée SpaceX depuis le Centre spatial Kennedy en septembre, à destination de la station spatiale internationale (ISS), ont-ils précisé. Le satellite sera ensuite libéré depuis le module expérimental japonais de l’ISS pour tester sa résistance et sa durabilité dans l’espace. «Les données seront envoyées depuis le satellite aux chercheurs qui pourront vérifier les signes de tension et s’il peut résister à d’énormes changements de température», a précisé une porte-parole de Sumitomo Forestry.

Mardi, une fusée transportant un autre satellite – une collaboration entre l’Agence spatiale européenne et la Jaxa – a décollé de Californie pour une mission visant à étudier le rôle que les nuages pourraient jouer dans la lutte contre le changement climatique. Ce satellite, nommé EarthCARE, sera en orbite à près de 400 km au-dessus de la Terre pendant trois ans.