La nuit dernière, pendant que les ventilateurs tournaient à plein régime à cause de la canicule, un phénomène moins connu s’est discrètement produit. Une tempête solaire a touché notre planète. La Nasa en explique l’origine par une «éruption solaire massive qui s’était échappée du Soleil le 14 juillet». Le phénomène se produit lorsque le Soleil connaît une grosse éruption en surface qui éjecte du plasma dans l’espace. Ces rafales de particules mettent plusieurs jours à atteindre la Terre, où elles peuvent perturber le champ magnétique, irradier les satellites et endommager les réseaux électriques, comme l’expliquait déjà Libération en 2020. Sur Twitter, la physicienne en météorologie spatiale Tamitha Skov détaille : «Le long filament en forme de serpent s’est frayé un chemin hors du Soleil dans un ballet époustouflant», écrit-elle notamment.
The long snake-like filament cartwheeled its way off the #Sun in a stunning ballet. The magnetic orientation of this Earth-directed #solarstorm is going to tough to predict. G2-level (possibly G3) conditions may occur if the magnetic field of this storm is oriented southward! pic.twitter.com/SNAZGMmqzi
— Dr. Tamitha Skov (@TamithaSkov) July 16, 2022
Selon une étude de l’université anglaise de Warwick, les tempêtes solaires «assez grosses pour causer des perturbations significatives de nos réseaux et systèmes électroniques arrivent en moyenne tous les vingt-cinq ans». Richard Home, qui travaille dans une base scientifique britannique en Antarctique, expliquait toutefois dans notre article que ce phénomène était en fait plus fréquent : «Notre étude montre qu’une super-tempête peut arriver plus souvent qu’on ne le pensait. Et il ne faut pas se laisser tromper par ces moyennes statistiques : cela peut se produire n’importe quand et on ne sait pas le prédire.» Un nouveau pic d’éruptions solaires est ainsi prévu à l’été 2025.
Télécommunications perturbées et aurores boréales
Les orages magnétiques provoqués par une tempête solaire peuvent avoir un impact sur les réseaux de télécommunications, entraîner la perte des signaux GPS, télé ou encore radio, ainsi que sur les réseaux électriques de haute altitude. Ils peuvent aussi engendrer l’apparition d’aurores boréales à des latitudes plus basses que la normale. Les effets peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures.
Stunning #aurora was bright enough to be seen over the city lights of Seattle, Washington, USA last night during this ongoing #solarstorm. More shows are to be had right now on the nightside of Earth over the next 24-48 hours. Thanks for reporting! https://t.co/PCxMdWwPLO
— Dr. Tamitha Skov (@TamithaSkov) July 19, 2022
Sur son compte Twitter, Tamitha Skov a suivi les conséquences de cette tempête solaire. Elle relaie notamment des photos des aurores boréales qui ont pu être vues aux Etats-Unis et au Canada par de nombreux internautes. Aux alentours de 16 h 30 en France, elle indiquait qu’elles seraient visibles au-dessus de la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, puis d’ici quelques heures dans le nord de l’Asie, au Royaume-Uni et en Europe du Nord.
La physicienne évoque par ailleurs un fort potentiel de tempête de niveau G1. Si ce niveau est considéré comme le plus faible, il peut tout de même avoir un impact sur l’activité satellite.