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Retour en lumière pour les Nuits des étoiles

L’événement retrouve un fonctionnement plus normal après deux éditions sous contraintes sanitaires. Des clubs d’astronomie donnent rendez-vous dans toute la France aux curieux qui souhaitent contempler le ciel étoilé.
En août 2017, au cours d'une nuit étoilée dans les Pyrénées. (Lilian Cazabet/Hans Lucas. AFP)
par Perrine Bontemps
publié le 5 août 2022 à 5h33
(mis à jour le 5 août 2022 à 19h33)

La 32e édition des Nuits des étoiles, qui commence ce vendredi et se s’achèvera dimanche, est la première sans contraintes sanitaires depuis le début de la crise. Créé en 1991, ce rendez-vous estival a pour objectif de mobiliser la population autour de la culture scientifique. Cette année, l’Association française d’astronomie, qui organise l’événement, met l’exploration spatiale à l’honneur. Après la diffusion des «premières images somptueuses» du télescope James Webb, la mission Artemis – un programme de la Nasa visant à ramener l’homme sur la Lune d’ici à 2025 – connaîtra son premier lancement fin août. L’année 2022 a donc connu une activité spatiale importante.

Clément Plantureux, coorganisateur des Nuits des étoiles, souhaite proposer «un panorama des activités dans l’exploration spatiale aujourd’hui, notamment sur l’implication de l’Europe et de la France». Un engagement grandissant, «que ce soit à travers les activités du télescope James Webb ou la signature avec les Américains pour la mission Artemis».

Une mobilisation grandissante

«Il s’agit de la plus forte mobilisation depuis sa création», juge Clément Plantureux. Ces dix dernières années, «l’intérêt autour des Nuits des étoiles monte crescendo», assure-t-il, même si la mobilisation a été quelque peu ralentie par l’épidémie. «Plus de 500 rendez-vous sont prévus dans toute la France cette année, c’est une première !» s’enthousiasme le journaliste scientifique. C’est au cours de ces rencontres que les astronomes bénévoles transmettent leur passion et leur expertise au public. «Avant le Covid, nous avions l’habitude de proposer des conférences au cours desquelles le thème de l’édition était approfondi : elles reprendront l’année prochaine.»

La situation sanitaire exceptionnelle a néanmoins permis quelques nouveautés : un programme de veillée aux étoiles est disponible en ligne pour contempler le ciel depuis chez soi. «Une réelle boîte à outils», composée de conseils et de cartes du ciel, est proposée pour être capable de repérer facilement les astres, avec ou sans instruments.

Observation et pollution lumineuse

«Notre but est d’intéresser un panel très large de personnes, du plus novice au plus expérimenté, de rassembler tout le monde pour observer le ciel», précise Clément Plantureux. Dans les villes ou les campagnes, de nombreux clubs d’astronomie organisent des rassemblements pour les adeptes des nuits étoilées. «Aucune contrainte d’âge ni d’heure, si ce n’est qu’il faut attendre la nuit», résume-t-il. Un ciel noir est nécessaire pour certaines observations, comme les amas d’étoiles, les galaxies, les nébuleuses ou encore les étoiles filantes. La pollution lumineuse dans les grandes villes n’offrant pas le cadre adapté, l’association profite d’ailleurs de ces événements pour sensibiliser le public sur la qualité du ciel et la pollution lumineuse.

Cependant, Clément Plantureux se veut rassurant : «Il est possible d’y observer des planètes très proches, mais aussi la Lune ce week-end : c’est un très bel astre qui est visible à l’aide de jumelles comme à l’œil nu.» A travers ces observations nocturnes, l’Association française d’astronomie espère donner goût pour sa discipline, mais aussi profiter de cette occasion pour sensibiliser la population sur les enjeux qui l’entourent.