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Libération
Encore raté

SpaceX repousse le vol test de sa mégafusée Starship

Le lanceur lourd doit réaliser une liste d’objectifs lors de ce dixième vol de test et boucler un tour de Terre sans encombre, avant de s’entraîner à viser la Lune. L’entreprise d’Elon Musk a déclenché le compte à rebours pour un nouvel essai ce lundi.
Starship sur sa piste de décollage, le 23 août au Texas. (Steve Nesius/REUTERS)
publié aujourd'hui à 7h42

L’entreprise SpaceX du milliardaire américain Elon Musk a repoussé le vol de la fusée Starship ce dimanche, disant avoir besoin de temps pour régler certains problèmes sur le système de lancement au sol, au centre spatial Starbase au Texas. Ce dixième vol de test a été marqué par une série noire de trois échecs d’affilée en 2025, plus une explosion au sol.

Ces problèmes ont fait douter certains observateurs de la capacité de cette mégafusée à mener à bien le projet fou d’Elon Musk de coloniser Mars. Une version modifiée doit aussi servir au programme Artémis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d’y maintenir cette fois une présence durable.

Un vol destiné à de nouvelles expérimentations

Ce dixième vol de la plus grande fusée de l’histoire devait se tenir à 19h30 locales (1h30 à Paris), depuis la base de l’entreprise américaine au Texas, dans le sud des Etats-Unis. Mais environ un quart d’heure avant l’heure prévue du décollage, SpaceX a annoncé son report, ce qui est courant pour des lancements de fusée.

«Retrait du dixième vol d’aujourd’hui de Starship pour prendre le temps de résoudre un problème avec les systèmes au sol», a annoncé SpaceX sur X, sans autre précision. SpaceX n’a pas annoncé dans l’immédiat une nouvelle date pour le lancement. Mais sur son site, un compte à rebours suggère qu’un nouvel essai aura lieu à la même heure lundi soir. Le maintien de la fermeture des routes à proximité de la base laissait également entendre qu’un lancement restait possible lundi ou mardi. Elon Musk, contrairement à ses habitudes prolixes sur les réseaux sociaux, n’a pas commenté cette annulation.

Ce nouveau vol avait pour objectif une série d’expériences sur l’étage supérieur de la fusée, le vaisseau, avant qu’elle n’amerrisse dans l’océan Indien. Contrairement à de précédents essais, il n’était pas prévu cette fois-ci que SpaceX tente de rattraper la fusée par des bras mécaniques, une manœuvre spectaculaire entre autres destinée à pouvoir réutiliser la fusée que seule l’entreprise maîtrise.

Lors des trois essais cette année, SpaceX a subi de multiples déconvenues techniques. Les deux premiers avaient été marqués par la spectaculaire explosion en début de vol de l’étage supérieur de la fusée, provoquant les deux fois des pluies de débris au-dessus des Caraïbes. Fin mai, le vaisseau de Starship avait cette fois réussi à atteindre l’espace mais avait fini par exploser avant sa fin de mission programmée, à cause d’une fuite de carburant.

«Les succès n’ont pas surpassé les échecs»

La société d’Elon Musk mise sur une stratégie risquée : le lancement de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol. Mais cette succession de déconvenues, à laquelle s’est ajoutée en juin une explosion lors d’un test au sol, nourrit les doutes alors qu’Elon Musk continue de tabler sur des premiers lancements vers Mars dès 2026.

Cette mission est donc «soumise à une forte pression» car, malgré les nombreux tests, la fusée ne «s’est pas révélée fiable», a dit à l’AFP Dallas Kasaboski, du cabinet de conseil Analysys Mason. En d’autres termes, «les succès n’ont pas surpassé les échecs», selon lui.

Le développement de Starship, dont le premier vol test s’est tenu en avril 2023, pourrait toutefois s’accélérer, SpaceX ayant obtenu un feu vert du régulateur américain de l’aviation pour augmenter sa cadence de lancements. Un rythme soutenu par le président Donald Trump, dont Elon Musk a été un proche conseiller, qui a exhorté son gouvernement à lever les freins administratifs aux activités spatiales commerciales.