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Libération
Encore raté

SpaceX repousse une nouvelle fois le vol test de sa mégafusée Starship

Le lanceur lourd doit réaliser une liste d’objectifs lors de ce dixième vol de test et boucler un tour de Terre sans encombre, avant de s’entraîner à viser la Lune.

Starship sur son pas de tir, le 23 août au Texas. (Steve Nesius/REUTERS)
Publié le 25/08/2025 à 7h42, mis à jour le 26/08/2025 à 7h32

L’entreprise SpaceX du milliardaire américain Elon Musk a repoussé le vol de la fusée Starship du lundi 25 au mardi 26 août, en raison de mauvaises conditions météorologiques. «Malheureusement, le lancement n’aura pas lieu aujourd’hui, la météo nous en a empêché», a déclaré Dan Huot, un responsable de la société lors d’une retransmission en direct. La société a annoncé disposer d’une nouvelle fenêtre de lancement ce mardi à partir de 18h30 (0h30 à Paris).

La veille, SpaceX avait déjà reporté son vol, cette fois en raison de problèmes sur le pas de tir au centre spatial Starbase au Texas, dans le sud des Etats-Unis. Un quart d’heure avant l’heure prévue du décollage, SpaceX avait annoncé son report : «retrait du dixième vol d’aujourd’hui de Starship pour prendre le temps de résoudre un problème avec les systèmes au sol», avait annoncé l’entreprise sur X.

Le dixième vol de la plus grande fusée de l’histoire devait initialement se tenir dans la nuit de dimanche à lundi, à 19h30 locales (1h30 à Paris).

Série noire

Ce dixième vol de test arrive après une série noire de trois échecs d’affilée en 2025, plus une explosion lors d’un test au sol.

Ces problèmes ont fait douter certains observateurs de la capacité de cette mégafusée à mener à bien le projet fou d’Elon Musk de coloniser Mars. Une version modifiée doit aussi servir au programme Artemis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d’y maintenir cette fois une présence durable.

Des objectifs à remplir

Ce nouveau vol doit permettre de tester plusieurs composants du prototype de fusée. Son étage supérieur, le vaisseau Starship proprement dit, doit réussir à amerrir dans l’océan Indien. Quant à l’étage principal, surnommé Super Heavy Booster, il n’est pas prévu cette fois-ci que SpaceX tente de le rattraper avec des bras mécaniques car des tests de rétrofusées seront réalisés, avant un retour en douceur dans le golfe du Mexique.

Lors des trois essais cette année, SpaceX a subi de multiples déconvenues techniques. Les deux premiers avaient été marqués par la spectaculaire explosion en début de vol de l’étage supérieur de la fusée, provoquant les deux fois des pluies de débris au-dessus des Caraïbes. Fin mai, le vaisseau de Starship avait cette fois réussi à atteindre l’espace mais avait fini par exploser avant sa fin de mission programmée, à cause d’une fuite de carburant.

«Les succès n’ont pas surpassé les échecs»

La société d’Elon Musk mise sur une stratégie risquée : le lancement de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol. Mais cette succession de déconvenues, à laquelle s’est ajoutée en juin une explosion lors d’un test au sol, nourrit les doutes alors qu’Elon Musk continue de tabler sur des premiers lancements vers Mars dès 2026.

Cette mission est donc «soumise à une forte pression» car, malgré les nombreux tests, la fusée ne «s’est pas révélée fiable», a dit à l’AFP Dallas Kasaboski, du cabinet de conseil Analysys Mason. En d’autres termes, «les succès n’ont pas surpassé les échecs», selon lui.

Le développement de Starship, dont le premier vol test s’est tenu en avril 2023, pourrait toutefois s’accélérer, SpaceX ayant obtenu un feu vert du régulateur américain de l’aviation pour augmenter sa cadence de lancements. Un rythme soutenu par le président Donald Trump, dont Elon Musk a été un proche conseiller, qui a exhorté son gouvernement à lever les freins administratifs aux activités spatiales commerciales.

Mise à jour mardi 26 août à 7 h 30 avec le nouveau report.