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Astronomie

«Super Lune bleue» : à quoi s’attendre dans la soirée de lundi ?

Notre satellite naturel sera plus grand et plus brillant que d’habitude, entre 18 heures et 21 heures, heure française. Si cette manifestation n’est pas exceptionnelle, la conjonction de plusieurs phénomènes rend cette super Lune bleue remarquable.
La première utilisation enregistrée de «Blue Moon», en anglais, remonte à 1528, affirme la Nasa. (Luis Acosta/AFP)
publié le 19 août 2024 à 12h48

Les amoureux d’astronomie auront de bonnes raisons de lever les yeux au ciel ce lundi soir. Après les aurores boréales qui ont enflammé la voûte céleste en mai, une «super Lune bleue» est prévue en début de soirée, lundi 19 août. Un phénomène intéressant qui conjugue plusieurs particularités – l’astre sera plus grand et plus brillant que d’habitude – mais loin d’être exceptionnel.

Que pourra-t-on observer et quand ?

La Lune devrait être plus grande de 14 % et plus brillante de 30 % environ. Si des clichés impressionnants sont souvent réalisés à l’occasion d’une super Lune, ces différences sont en réalité peu perceptibles par nos sens, explique le site de la Cité de l’espace de Toulouse. Notre satellite étant plus proche de l’horizon, cela donne une impression d’astre plus grand, car on dispose alors de repères comme des reliefs environnants ou des bâtiments. L’agence spatiale américaine précise qu’elle sera observable en France en particulier au coucher du soleil à partir de 18 h 26, heure de Paris, et au moins en première partie de nuit, le soleil ne se couchant qu’autour de 21 heures.

D’où vient le terme «super Lune» ?

Dans l’expression «super Lune bleue», il y a deux phénomènes à prendre en compte. D’abord, la «super Lune» est un nom donné par le spécialiste de l’astrologie (et non d’astronomie) Richard Nolle en 1979 pour désigner une nouvelle lune ou une pleine lune quand cette dernière est au plus proche de la Terre (rien d’exceptionnel puisque la distance entre les deux varie en moyenne de 363 300 km à 405 500 km). Comme les nouvelles lunes sont très peu visibles depuis la Terre, ce sont les pleines lunes dans leur forme exceptionnelle qui ont retenu l’attention du public.

Qu’est-ce qu’une «Lune bleue» ?

Contrairement à son nom, une «Lune bleue» n’est pas bleue. Elle peut être calendaire ou saisonnière. La première correspond tout simplement à la deuxième pleine lune d’un même mois, un phénomène courant puisque notre satellite a un cycle de vingt-neuf jours. Autrement dit, «douze pleines lunes se produisent sur environ 354 jours», note le site de la Cité de l’Espace de Toulouse. Et de temps à autre, «le retard est rattrapé et on compte treize pleines lunes sur une année, comme en 2023».

Petite particularité pour cette Lune bleue d’août 2024 : celle-ci est saisonnière. C’est-à-dire qu’elle est la troisième pleine lune d’une saison astronomique (un quart d’année délimité par un solstice et un équinoxe). Celle en cours comptera donc quatre pleines lunes, au lieu des trois habituelles. Ces Lunes bleues saisonnières sont relativement rares. La dernière remonte à août 2021 et la prochaine devrait se produire en mai 2027. C’est finalement la conjonction de toutes ces caractéristiques qui rendent cette super Lune bleue remarquable.

Côté terminologie, la première utilisation enregistrée de «Blue Moon», en anglais, remonte à 1528, affirme la Nasa. L’agence américaine rappelle qu’on qualifiait ce phénomène de «Lune traîtresse» car elle a pu conduire à des erreurs dans la fixation des dates du Carême et de Pâques. Ce nom peut également s’agir d’une confusion avec des événements rares, comme lorsque la poussière dans l’atmosphère donne des tons bleutés à la Lune.