Tout de noir vêtu en ce mardi après-midi presque estival, Thomas Pesquet débarque sur la pointe des pieds dans le salon d’un chic hôtel parisien. En dépit de ses yeux fatigués et de sa voix un peu cassée, conséquences du marathon d’interviews commencé la veille, l’astronaute de 44 ans garde le sourire et met tout de suite à l’aise. Il jette un coup d’œil aux murs dorés qui s’élèvent sur une dizaine de mètres, l’endroit semble lui plaire. Mais on ne s’attarde pas sur la déco, son temps est précieux.
Le «mécano de l’espace» est de passage durant trois jours dans la capitale pour un événement d’Aviation sans frontières (ASF), association dont il est le parrain et qui utilise le réseau aérien pour aider les plus démunis. Chacun de ses rendez-vous est chronométré, à peine prend-on le temps de commander de quoi se désaltérer. Un café pour nous, une infusion pour lui et son mal de gorge – «le mythe du héros passe un peu à la trappe, le gars est malade et boit une camomille», plaisante-t-il – puis on allume l’enregistreur. Au programme : les tensions dans la coopération spatiale internationale, son avenir personnel et même un peu de politique.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la coopération spatiale internationale est fortement menacée. Comment avez-vous vécu tout ça personnellement ?