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Libération
Chute

Une sonde russe lancée dans les années 70 pour explorer Vénus va s’écraser sur Terre dans quelques jours

Cosmos 482, conçue dans le cadre d’un programme spatial de l’Union Soviétique, va retomber sur notre planète entre le 7 et le 13 mai, selon les estimations de la Nasa ce vendredi 2 mai. Le risque qu’il touche quelqu’un est toutefois extrêmement faible, relativisent les experts.
Cosmos 482 devrait s'écraser sur Terre entre le 7 et le 13 mai. (Mark Garlick/Getty Images.Science Photo Library RF)
publié le 2 mai 2025 à 16h08

A l’origine, elle devait se poser sur Vénus. Un demi-siècle plus tard, une sonde spatiale conçue pendant l’ère soviétique devrait finalement retomber comme un boomerang sur la Terre. A une petite différence près : l’objet, qui devrait probablement s’écraser entre le 7 et le 13 mai 2025 anticipe la Nasa ce vendredi 2 mai, chute de manière totalement incontrôlée.

Où, quand, et dans quel état ? Autant de questions qui animent en ce moment une nuée d’experts en débris spatiaux. Difficile, selon eux, de répondre avec précision. On estimait déjà, six ans plus tôt, que la sonde pouvait s’écraser en 2019, or il n’en fut rien. Et il est encore trop tôt pour savoir dans quelle région terrestre cette masse métallique d’une demi-tonne pourrait retomber et quelle partie survivra à sa rentrée dans l’atmosphère.

Dysfonctionnement de l’étage supérieur

L’Union soviétique avait lancé Cosmos 482 - son nom - en 1972, dans le cadre du programme Venera, une série de missions dans l’optique d’étudier Vénus. Or il n’a jamais pu quitter l’orbite terrestre en raison d’un dysfonctionnement de l’étage supérieur de la fusée porteuse, laissant des parties importantes de la sonde en orbite autour de la Terre.

La partie restante de la sonde, qui tourne autour de notre planète sur une orbite très elliptique depuis 53 ans, en perdant progressivement de l’altitude, est relativement petite. Or il est tout à fait possible que le morceau restant, conçu pour résister à l’atmosphère de Vénus, qui contient du dioxyde de carbone, survive à l’entrée dans celle de la Terre.

Tout dépend de l’état du bouclier thermique, censé protéger la sonde pour éviter qu’elle ne se consume à son entrée dans l’atmosphère, qui pourrait être défectueux après une si longue période orbitale. S’il ne l’est pas, «il rentrera intact», selon Jonathan McDowell, du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, cité par l’agence américaine Associated Press. «Et vous aurez un objet métallique d’une demi-tonne tombant du ciel.»

«De bonnes chances qu’il finisse dans un océan»

Le scientifique néerlandais Marco Langbroek prévoit que l’engin défectueux rentrera dans l’atmosphère aux alentours du 10 mai. Il estime qu’il s’écrasera à une vitesse de 240 km/h, s’il reste intact. Pour l’heure, l’objet pourrait entrer dans l’atmosphère à peu près n’importe où entre les 51e parallèle nord et sud, soit dans une vaste zone comprise grosso modo entre Londres et le Cap Horn en Amérique du Sud.

Comme la majeure partie de la planète est constituée d’eau, «il y a de bonnes chances qu’il finisse dans un océan», a tempéré Marco Langbroek, toujours auprès d’Associated Press. Le risque qu’il heurte réellement quelqu’un ou quelque chose serait «similaire à celui d’une chute aléatoire de météorite, comme il s’en produit plusieurs par an. Le risque d’être frappé par la foudre au cours de sa vie est plus grand», considère Marco Langbroek. «Mais on ne peut pas l’exclure complètement.»