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Interview

Grandes marées : «On n’observera pas de coefficient aussi élevé avant 2033»

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Si les phénomènes attendus à partir de dimanche sont récurrents à cette période de l’année, d’après l’expert en marées Gaël André, ils sont surtout exceptionnels et s’approcheront du maximum observé.
Grande marée d'un coefficient de 105, entrainant des inondations à Audenge dans le bassin d'Arcachon. (Valentino Belloni/Hans Lucas. AFP)
publié le 9 mars 2024 à 6h33

Des marées exceptionnelles sont attendues sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord à partir de dimanche 10 mars et jusqu’à mercredi, avec des coefficients allant jusqu’à 117. Les autorités ont appelé à la vigilance. Si ce phénomène est récurrent notamment au printemps, les coefficients de ces prochains jours s’approchent de ceux des «marées du siècle», souligne Gaël André, expert en marées au Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom).

Qu’est-ce qu’on appelle une grande marée ?

L’amplitude des marées dépend de plusieurs cycles qui se chevauchent. Il y a un cycle qui revient toutes les deux semaines et qui est lié à la rotation de la Lune autour de la Terre : c’est le cycle des marées de vive-eau et de morte-eau. Le jour de la pleine lune ou de la nouvelle lune, donc tous les quatorze jours, on a ce qu’on appelle les vives-eaux avec des coefficients de marée de 95. Et sept jours après les vives-eaux, pendant le premier quartier ou le dernier quartier de lune, ce sont les mortes-eaux avec des marées plus petites, à des coefficients de 45.

Ensuite on a un autre cycle plus long, lié aux saisons. Lors des équinoxes de printemps et d’automne, qui se produisent en mars et en septembre chaque année, le plan de l’équateur de la Terre est aligné avec le Soleil, donc l’attraction du Soleil est plus forte. A ce moment, les coefficients dépassent les 110.

C’est donc une question d’angle ?

Oui, tout est lié à la position respective de la Terre, de la Lun