Les mitrailleuses pétaradent au coin des rues barricadées. Une explosion retentit. Le Grand Palais s’embrase… En cette matinée du 23 août, Paris est devenue un terrain de guérilla. L’insurrection est lancée depuis quatre jours, avec un but : se débarrasser de l’occupant allemand, qui a pris Paris en juin 1940.
«Les Allemands étaient comme chez eux ici, raconte Bohémond Josseran-de Kerros, un guide spécialisé sur l’histoire de Paris, de l’agence Interkultur, en marchant d’un pas rapide. Quatre-vingts ans après les combats, la plupart des impacts de balle sur les murs ont été comblés, mais derrière les drapeaux célébrant les Jeux olympiques, ce petit-fils d’un marin des Forces françaises libres nous dévoile comment notre capitale a été libérée, rue par rue. En grande partie par les Parisiens, mobilisés après l’appel à l’insurrection de Rol-Tanguy du 19 août, avec l’aide des forces alliées. Le célèbre colonel, commandant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), a dirigé le soulèvement depuis son poste des sous-sols de la place Denfert-Rochereau, transformé aujourd’hui en musée de la Libération.
Sur la place de l’Opéra, Bohémond Josseran-de Kerros sort un classeur de photos de son sac. Il pointe une tour haussmannienne en face du palais Garnier, qui accueille aujourd’hui une agence BNP. «C’était la Kommandantur, montre le guide, photo à l’appui. Là où était installé le commandement administratif allemand du «Gross Paris».» Sur le cliché de 1944, il n