Du sommet du col de la Chau, où se trouve le mémorial de la Résistance de Vassieux-en-Vercors, on voit tout. Le plateau couvert de prairies, le petit village drômois devenu symbole de la lutte contre l’occupation nazie et le régime de Vichy ainsi que, quelques centaines de mètres avant l’entrée du bourg, la nécropole signalée par les drapeaux tricolores qu’agite le vent alpin. Alignées là, les tombes surplombées d’une croix blanche de 187 habitants du Vercors, civils et maquisards tués par l’armée allemande au mois de juillet 1944. «Capitaine Lucien Fischer, 33 ans, mort pour la France. Odette Malossane, infirmière, 25 ans, morte pour la France. Roger Roquelet, 21 ans, mort pour la France…» Le plus jeune des enterrés, Maurice Blanc, n’avait que 18 mois au moment du massacre.
C’est dans ce cimetière militaire à 1 000 mètres d’altitude que commencera mardi 16 avril la commémoration des 80 ans de la Libération présidée par Emmanuel Macron. La première visite officielle d’un président de la République dans cette commune d’environ 330 habitants, qui compte pourtant parmi les cinq seules à avoir été admises au rang de Compagnon de la Libération, se poursuivra ensuite devant le monument aux morts, au cœur du village. Vassieux-en-Vercors, détruit à 97 % par l’attaque allemande et entièrement reconstruit après-guerre, porte dans chacune de ses pierres le souvenir de son histoire tragique. Partout, jusque dans l’enceinte de l’église, des stèles et des plaques rappellent le passé