En vitrine, quatre superbes guitares attirent l’œil des passants, qui s’étonnent de découvrir, derrière cet appât musical, une vente aux enchères. Nichée dans la rue des Dames à La Rochelle, la maison Artemis n’a besoin que de cette petite salle, de ce parterre de 22 chaises coincées entre des étagères débordantes de curiosités : l’essentiel de la foule, 400 personnes, est sur internet. Deux caméras braquées sur elle, la commissaire-priseuse Constance Bouyer ouvre la vente à 14 h 01. Lot numéro 1, un cadre ovale comprenant huit médaillons de la Première Guerre mondiale, «état correct». «On va démarrer à 50… 70… 80 nous sommes, est-ce qu’on dit 100 ? 125, merci !» Premier coup de marteau, le Web l’emporte à 125 euros.
La Seconde Guerre mondiale arrive au numéro 20, par une dizaine d’objets où figure la croix gammée. Une médaille allemande du Mur de l’ouest, partie sur internet à 85 euros. Puis un ensemble de deux croix de fer ; «on y joindra une photo du soldat qui a porté ces médailles», précise Sylvain Lamotte, l’expert en armes de cette vente aux enchères, avant qu’un internaute ne remporte l’enchère avec 90 euros. Quelques lots plus tard, un fanion rouge et son large svastika, 95 euros. La croix gammée est plus discrète sur cet aigle de poitrine de la Kriegsmarine, «tissu bleu et fil jaune, en état neuf, très bel état», adjugé dans la salle à 55 euros.
«Montrer des bouts d’histoire» aux élèves
L’acheteur, Damien (1), habitant de La Rochelle et professeur des écoles, se défend de toute no