Dans moins de trois semaines, un homme à la gueule de métèque, communiste et apatride, poète et ouvrier, fera son entrée au Panthéon : Missak Manouchian. Héros de la Résistance, responsable militaire des FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans, Main-d’œuvre immigrée) de la région parisienne, «promu» chef d’une bande criminelle par la fameuse «affiche rouge» de propagande nazie. Ce rescapé du génocide arménien a été fusillé le 21 février 1944 au mont Valérien, en même temps que 21 de ses camarades. Il avait 37 ans.
Dans sa dernière lettre, écrite à sa compagne Mélinée quelques heures avant son exécution, Manouchian disait sa certitude que le «peuple français» saurait un jour «honorer dignement» sa mémoire. Quatre-vingts ans plus tard, le vœu modeste de cet homme à «l’héroïsme tranquille», pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron, s’apprête à être exaucé.
Le Président en avait fait l’annonce