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Histoire

Pourquoi Missak Manouchian s’était vieilli de trois ans comme le révèlent des carnets intimes inédits

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Le journal intime du résistant arménien récemment entré au Panthéon montre qu’il serait né en 1909 et non en 1906. Il avait menti sur son âge pour pouvoir obtenir un permis de travail en France, où il rêvait de vivre.
Portrait du résistant arménien, Missak Manouchian, en tenue de soldat, en permission. (Archives Manouchian/Roger-Viollet)
publié le 6 mars 2024 à 18h31

Missak Manouchian était-il né en 1906 ou 1909 ? A-t-il été exécuté à l’âge de 34 ou de 37 ans ? Dans sa famille, ce n’était un secret pour personne : le héros de l’Affiche rouge était mineur quand il débarque de Beyrouth en 1924 pour travailler sur les chantiers navals de la Seyne-sur-Mer (Var). «On savait qu’il s’était vieilli de trois ans pour pouvoir travailler en France, témoigne auprès de Libé Hasmik Manouchian, son arrière-petite-nièce. Même si la génération des enfants du génocide ne parlait pas, ça, on l’a toujours su.» Mais la révélation inattendue d’écrits ce mercredi 6 mars, deux semaines après la panthéonisation du résistant, semble confirmer ce secret insoupçonné de tous, jusqu’aux historiens. Hasmik et sa sœur Louisa sont les arrières petites-filles d’Haïk, le frère aîné de Missak. Né en 1898, «Haïk est arrivé quelques mois avant Missak et Garabed. Mariam, sa femme, disait toujours qu’il les avait fait venir en France», ajoute Hasmik. Les trois frères rescapés, qui ont perdu leurs parents et leur petite sœur dans le génocide, vont vivre un t