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Qui sont les Espagnols de «la «Nueve», soldats oubliés de la Libération de Paris ?

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Lors des célébrations des 80 ans de la Libération de Paris, différents hommages seront rendus aux soldats de la «Nueve», longtemps oubliés dans les récits de cette semaine historique pour la capitale.
Des soldats espagnols de la Nueve défilent sur les Champs-Elysées, le 26 août 1944. (Association 24 août 1944)
publié le 24 août 2024 à 12h32

Ce sont les premiers soldats alliés à être entrés dans les rues d’un Paris en pleine insurrection contre l’occupant allemand, mais l’histoire les a oubliés. Au soir du 24 août 1944, le temps presse pour la deuxième division blindée commandée par le général Leclerc. Depuis une semaine, les résistants parisiens se sont soulevés pour bouter les Allemands hors de leur ville sans savoir si les alliés sont proches. Bloqué à quelques kilomètres au sud de la capitale par des forces ennemies, Leclerc se décide à envoyer une avant-garde d’élite à l’assaut. «Foncez sur Paris !» lance-t-il au commandant Raymond Dronne, chargé de l’opération. Sans attendre, celui-ci s’élance vers capitale avec sa colonne essentiellement formée par la neuvième compagnie du régiment de marche du Tchad, dite «la Nueve».

Fait notable de l’histoire militaire française, cette unité était composée en quasi-totalité d’étrangers. Sur les 160 hommes qui forment les rangs de cette compagnie en août 1944, 146 sont des Espagnols. Pour la plupart, ils sont anarchistes ; d’autres sont communistes, socialistes ou modérés, mais tous sont résolument antifascistes et républicains. Ces vétérans de la guerre civile d’Espagne ont fui