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Entretien

Samuel Pintel : «Si on n’y prend pas garde, ce qui est arrivé à Izieu en 1944 peut arriver à nouveau»

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Samuel Pintel consacre sa retraite à entretenir la mémoire de ses 44 camarades déportés et exterminés parce que nés juifs.
Samuel Pintel, rescapé de la Maison d'Izieu, chez lui à Viarmes (Val-d'Oise), le 18 mars 2024. (Roberto Frankenberg/Libération)
publié le 6 avril 2024 à 6h04

Samuel Pintel, qui avait pu quitter la maison d’enfants d’Izieu juste avant la rafle du 6 avril 1944, s’occupe du lieu et d’entretenir le souvenir de ses 44 camarades, notamment auprès des jeunes en milieu scolaire. En ce mois de mars, il vient de publier ses mémoires, l’Enfant d’Izieu. Alors qu’il s’apprête à commémorer le 80e anniversaire de la rafle, il laisse affleurer son inquiétude pour l’avenir de la maison d’Izieu en cas de victoire de l’extrême droite aux élections.

Pourquoi avoir attendu 80 ans avant de publier ce livre ?

De tous les témoins passés par Izieu, et il n’en reste plus beaucoup, je suis celui qui a gardé le plus de mémoire de cette époque. C’est une mémoire personnelle que j’ai enrichie avec d’autres éléments. Pour ce livre, je suis allé rechercher mon témoignage enregistré il y a dix ans par une historienne du camp de Bergen-Belsen, où ma mère a été déportée, ainsi que des textes que je destinais à ma famille et que je n’avais pas prévu de publier, car je n’aime pas faire part de trop de sentiments personnels.

Vous participez au Musée mémorial de la maison d’Izieu depuis sa création, vous évoquez une «dette de mémoire imprescriptible» à l’égard des 44 enfants…

A plusieurs reprises, j’ai réussi à m’en tirer. J