Depuis des millions d’années, l’équilibre de la mer Méditerranée est fragile. Et on ne parle même pas des espèces animales et végétales qui l’habitent : le remplissage de la mer lui-même ne semble tenir qu’à un cheveu. «Aujourd’hui, une plus grande quantité d’eau s’échappe de la mer Méditerranée par évaporation qu’il n’en est ajouté par ruissellement», rappelle en guise d’introduction une étude publiée ce lundi 18 novembre dans Nature Communications. Les fleuves majeurs qui alimentent la Méditerranée – le Rhône, le Nil, le Pô, l’Ebre… – ne suffisent pas à maintenir un niveau stable en compensant l’évaporation, et c’est l’arrivée d’eau atlantique via le détroit de Gibraltar qui fait le complément. Il suffirait de pas grand-chose pour briser l’équilibre : «Bloquer l’apport d’eau provenant de l’océan Atlantique par Gibraltar résulterait […] en une baisse du niveau de la Méditerranée d’environ 0,5 mètre par an», estime l’étude.
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Ce scénario catastrophe n’a rien de délirant : il s’est déjà produit dans le passé. Il y a 5,5 millions d’années environ, la fermeture du détroit de Gibraltar a progressivement asséché la mer, puis sa réouverture l’a brutalement – en deux ans à p