Entre les scientifiques et le reste de la société, les crispations s’aggravent. La crise de confiance est telle qu’au sein de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), neuf chercheurs sur dix en font état, indique une étude menée par le sociologue au CNRS Michel Dubois auprès des agents de l’organisme de recherche, publiée ce lundi 4 mars. «Je m’attendais à ce résultat. Mais ce qui est intéressant, c’est de noter que dans l’enquête que nous avons menée en 2021 sur les Français et la science, huit enquêtés sur dix disaient accorder leur confiance à la science. Le déficit de confiance n’est pas là où il censé se trouver : il se trouve bien plus du côté des chercheurs que du côté du public», commente le sociologue.
Un déficit de confiance alimenté par des attaques envers les publications scientifiques quand leurs résultats ne conviennent pas à certains groupes d’intérêts, comme l’illustrent plusieurs exemples récents. L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) en a ainsi fait l’expérience à l’occasion de la Saint-Valentin. L’institution veut alors profiter de cette fête pour faire la promotion, sur X (ex-Twitter), d’une thèse sur la cuisine végétale présentée comme «saine et durable». Immédiatement, syndicats agricoles et politiques lui tombent dessus. Les Jeunes Agriculteurs