La place de la Concorde est bouclée, les policiers sont sur les dents. Pour s’approcher de l’obélisque ce lundi 10 février en début d’après-midi, il faut s’armer de patience. Attendre de longues minutes qu’un grand cortège déboule. Une trentaine d’imposantes voitures aux vitres teintées passent à toute bombe, sirènes hurlantes, sous le regard interloqué des touristes. Sur certaines, des petits drapeaux de la France et des Etats-Unis ont été accrochés. Responsable de tout ce vacarme, le vice-président américain, J.-D. Vance, de passage à Paris pour le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), cette grande réunion planétaire qui se tient deux rues plus loin, au Grand palais.

Au même moment, devant le théâtre de la Concorde, plusieurs centaines de personnes font la queue et aperçoivent le cortège passer de loin. Au milieu de la foule, deux femmes tiennent à bout de bras des pancartes. Sur l’une, on peut lire : «IA = Pillage.» Sur l’autre : «Intelligence, oui. Artificielle, non merci.» Ce lundi après-midi, à deux pas de la grande messe officielle qui réunit chefs d’Etat et entrepreneurs