Coup de puce de Nvidia pour Intel. Le géant américain vole au secours de son rival, le fabricant de semi-conducteurs et microprocesseurs en grande difficulté. Une action que peu auraient pu anticiper, tant les deux entreprises sont considérées comme concurrentes. Et pourtant, le montant de l’aide s’élève à 5 milliards de dollars, d’après le communiqué commun publié ce jeudi par les deux entreprises.
Alors que le boom de l’intelligence artificielle génère d’immenses besoins en puces électroniques, cette collaboration devrait permettre d’associer les processeurs centraux d’Intel aux cartes graphiques de Nvidia. Mais le partenariat porte d’autres enjeux. En devenant l’un de ses principaux actionnaires, Nvidia transforme l’entreprise emblématique de la Silicon Valley en partenaire stratégique.
Collaboration d’anciens rivaux
«Ensemble, nous étendrons nos écosystèmes et poserons les bases de la prochaine ère de l’informatique» s’est félicité Jensen Huang - patron de Nvidia, dans le communiqué. Intel, acteur historique des puces informatiques, est sous pression depuis des mois et essaie de rattraper son retard dans l’IA par rapport à ses concurrents désormais dominants - Nvidia en tête. Les 5 milliards de dollars pourraient alors véritablement «changer la donne pour Intel, car cela lui permet désormais d’occuper une place centrale dans le domaine de l’IA», explique Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities. Mais cet avis n’est pas unanime. Pour l’analyste indépendant Jack Gold, cet accord ne doit pas être considéré comme «un plan de sauvetage pour Intel», insistant sur les avantages que tire également Nvidia de cette collaboration. Notamment la possibilité de personnaliser les processeurs Intel en fonction de ses propres besoins.
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Et ce n’est pas la première fois que l’entreprise de la Silicon Valley reçoit de l’aide. Bien que Jensen Huang ait insisté sur le fait que l’administration Trump «n’avait absolument pas participé à ce partenariat», sous la pression du président républicain – qui souhaitait obtenir des subventions prévues par Joe Biden –, l’Etat américain a pris en août une participation de 10 % à son capital. Le locataire de la Maison Blanche a en outre appelé début août à la démission de son patron Lip-Bu Tan, à cause d’accusations concernant ses liens avec la Chine.
Mise à jour à 10h36 avec le commentaire de Jensen Huang, patron de Nvidia